Politiques sociales, sujets de débat
Si l’économie s’accroît
de 4%, il est impossible que quelque chose d’autre augmente de 40%, remarquait
récemment le gouverneur de la Banque nationale de Roumanie, Mugur Isărescu,
faisant ainsi allusion à la majoration des retraites qui devrait s’appliquer au
1-er septembre prochain. Le chef de la Banque centrale n’est d’ailleurs
pas le seul à avoir attiré l’attention sur le fait que la Roumanie risquait d’entrer
dans une zone de turbulences, si le déficit budgétaire, déjà supérieur aux 3%
acceptés par l’Union européenne, allait se creuser davantage pour des raisons
populistes.
Ştefan Stoica, 21.01.2020, 13:16
Si l’économie s’accroît
de 4%, il est impossible que quelque chose d’autre augmente de 40%, remarquait
récemment le gouverneur de la Banque nationale de Roumanie, Mugur Isărescu,
faisant ainsi allusion à la majoration des retraites qui devrait s’appliquer au
1-er septembre prochain. Le chef de la Banque centrale n’est d’ailleurs
pas le seul à avoir attiré l’attention sur le fait que la Roumanie risquait d’entrer
dans une zone de turbulences, si le déficit budgétaire, déjà supérieur aux 3%
acceptés par l’Union européenne, allait se creuser davantage pour des raisons
populistes.
Le gouvernement de droite accuse l’ancienne majorité de gauche d’avoir
légiféré la majoration des retraites, sans pour autant en préciser les ressources
financières. L’Exécutif a aussi reporté à l’été la mise en œuvre d’une autre
mesure populiste imposée par le Parti social-démocrate, celle de doubler les
allocations familiales, en l’absence d’un calcul des ressources et sans prévoir
d’enveloppe budgétaire en ce sens. Le gouvernement du Parti national libéral confirme, néanmoins,
la majoration des retraites et des allocations familiales. Le premier ministre
Ludovic Orban a réaffirmé que le budget incluait un chapitre dédié à cette fin,
mais il a souligné que toute décision serait prise uniquement dans six mois, sur
la base d’une analyse économique. : « Notre
objectif est clair et net, c’est de majorer tous les revenus des Roumains, les
salaires dans le secteur privé, les retraites, les allocations, mais il faut
que cela repose, bien évidemment, sur une croissance économique stable et non
pas sur des majorations artificielles, qui produisent de l’inflation et
impossible à soutenir à l’avenir. », a martelé le premier ministre. Les sociaux-démocrates
considèrent que l’équipe gouvernementale de M. Orban a annulé, en moins de
trois mois, les progrès économiques antérieurs, affirmation que les chiffres
confirmeraient. L’ancienne ministre sociale-démocrate du travail, Lia Olguţa
Vasilescu, argumente: « Le déficit
est passé de 2,97% à 4%. La dette publique, qui était de 35%, devrait atteindre
les 39%. L’inflation, qui était de 3,4% en novembre dernier, est aujourd’hui à 4,2%, et le taux de change
du leu par rapport à l’euro a atteint un niveau historique. », a
affirmé l’ancienne ministre sociale-démocrate du travail.
Partisan déclaré du Cabinet libéral, le
président Klaus Iohannis dit que la majoration des retraites et des salaires
sera analysée par le gouvernement, mais il rappelle que l’Exécutif et lui-même
souhaitent voir cette majoration se réaliser. Entre temps, un clash devrait se produire au Parlement entre le PNL et le PSD, au moment où le
gouvernement Orban prévoit d’engager sa responsabilité sur la mise en place d’élections
municipales à deux tours. La date-limite de dépôt d’éventuels amendements est fixée au 27
janvier et celle du débat au plénum des deux Chambres au 29 janvier. Jusqu’à
présent, le PSD s’est contenté de réagir par des déclarations à l’engagement de
la responsabilité du gouvernement sur plusieurs lois, y compris celle du budget
d’Etat. Cette fois-ci, le PSD ne peut pas laisser passer une modification de la loi
électorale qui lui ferait subir des pertes importantes, au scrutin local de cet été.
Les sociaux-démocrates ont donc décidé de déposer une motion de censure
concernant l’activité d’ensemble du Cabinet Orban. Appuyés par l’Union démocrate des Magyars de Roumanie (UDMR), qui
serait en désavantage clair en cas de modification de la loi électorale, les
sociaux-démocrates sont confiants que leur motion passera, sans pour autant
souhaiter reprendre les rênes du pouvoir. (Trad. : Ileana Ţăroi)