Comment les élections locales se dérouleront-elles?
Le gouvernement libéral de Bucarest a pris une décision susceptible de modifier les circonstances politiques d’une année marquée par des élections locales et législatives. Adoptée jeudi, la décision du cabinet monochrome de Ludovic Orban d’engager sa responsabilité sur la loi permettant l’élection des maires en deux tours de scrutin a été justifiée par le chef du gouvernement par le besoin de conférer aux élus locaux un plus de légitimité politique. Ludovic Orban : « C’est un risque qu’on doit assumer, vue l’obligation du gouvernement d’intervenir là où les choses ne fonctionnent pas afin d’améliorer les mécanismes démocratiques ».
Roxana Vasile, 17.01.2020, 13:17
Le gouvernement libéral de Bucarest a pris une décision susceptible de modifier les circonstances politiques d’une année marquée par des élections locales et législatives. Adoptée jeudi, la décision du cabinet monochrome de Ludovic Orban d’engager sa responsabilité sur la loi permettant l’élection des maires en deux tours de scrutin a été justifiée par le chef du gouvernement par le besoin de conférer aux élus locaux un plus de légitimité politique. Ludovic Orban : « C’est un risque qu’on doit assumer, vue l’obligation du gouvernement d’intervenir là où les choses ne fonctionnent pas afin d’améliorer les mécanismes démocratiques ».
Chose curieuse : en 2011, le Parti démocrate libéral qui a fusionné par la suite avec le PNL, a décidé que l’élection des maires se fasse en un seul tour de scrutin, une initiative critiquée à l’époque par les sociaux- démocrates. Or à présent, on assiste à la situation inverse, puisque le PSD ne souhaite plus le retour à des élections locales en deux tours de scrutin. Du coup, il a annoncé compter sur l’aide de l’Union démocratique des magyares de Roumanie afin de déposer une motion de censure.
Pourtant, un possible renversement du gouvernement Orban pourrait, paradoxalement, servir aux intérêts des libéraux qui souhaiteraient organiser des élections parlementaires anticipées avant les locales prévues au printemps. Pour les libéraux, la perspective d’un scrutin législatif devancé s’ajoutant à des élections locales en deux tours, ne fera que renforcer un avantage politique construit déjà lors des victoires aux dernières élections européennes et présidentielles. En revanche, des élections parlementaires à temps et des locales en un seul tour de scrutin pourraient offrir au PSD le temps de se replier après les échecs de l’année dernière, tout en continuant à occuper différents postes clé au sein de l’Etat.
Le président par intérim du PSD, Marcel Ciolacu, précise :« Je vous assure que cette motion de censure passera ce qui entraînera toute sorte de spéculations au sujet de possibles élections anticipées. Ce ne sera pas le cas. On va vous démontrer qu’on est parfaitement capable de créer une nouvelle majorité parlementaire ». Le PSD a tenu à rappeler qu’au terme des décisions de la Cour Constitutionnelle et des recommandations de la Commission de Venise, il était interdit de changer la loi électorale à moins de six mois avant la date du scrutin. Par ailleurs, sur demande du PSD, la Commission de suivi des Etats membres de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a déclenché une procédure d’investigation de la Roumanie pour voir si le gouvernement libéral a respecté oui ou non, les normes démocratiques au moment où il a engagé sa responsabilité sur le changement de la loi des élections locales.
Tout en qualifiant de courageuse l’initiative de l’actuel gouvernement, le Parti du Mouvement populaire a affirmé la soutenir au Parlement. Une position partagée aussi par l’Union Sauvez la Roumanie. Enfin, l’Alliance des libéraux et des démocrates, ancien partenaire du PSD au pouvoir, affirme soutenir elle aussi des élections locales en deux tours de scrutin, tout en précisant que par cette démarche, le PNL espère obtenir des élections anticipées, ce qui porterait atteinte à la stabilité du pays. (trad.Ioana Stancescu)