Des élections législatives anticipées en Roumanie ?
Y aura-t-il ou non des élections anticipées en
Roumanie ? Telle est la question qui se trouve ces jours-ci sur toutes les
lèvres. Le Parti national libéral, actuellement au pouvoir, a décidé de démarrer
des négociations avec les partis politiques, à l’exception du Parti
social-démocrate, en vue de l’organisation d’élections législatives anticipées.
Le président Klaus Iohannis, également issu des rangs du Parti national libéral,
et le premier ministre Ludovic Orban, l’actuel président des libéraux, souhaitent
l’organisation du scrutin au début de l’été, en même temps que les élections
locales.
Roxana Vasile, 14.01.2020, 13:05
Y aura-t-il ou non des élections anticipées en
Roumanie ? Telle est la question qui se trouve ces jours-ci sur toutes les
lèvres. Le Parti national libéral, actuellement au pouvoir, a décidé de démarrer
des négociations avec les partis politiques, à l’exception du Parti
social-démocrate, en vue de l’organisation d’élections législatives anticipées.
Le président Klaus Iohannis, également issu des rangs du Parti national libéral,
et le premier ministre Ludovic Orban, l’actuel président des libéraux, souhaitent
l’organisation du scrutin au début de l’été, en même temps que les élections
locales.
Pour ce faire, la Constitution demande que le Législatif refuse deux
propositions consécutives pour une nouvelle équipe exécutive. Mais le défi des
libéraux est d’arriver à persuader un des partis parlementaires à déposer une
motion de censure contre le cabinet Orban, motion qui soit votée par une
majorité des élus. Cette solution pour le moins compliquée est due au refus des
libéraux d’accepter une démission de leur leader de sa position de chef du
gouvernement. Le député libéral Florin Roman : « Notre
plan exclut cette possibilité. De toute évidence, nous ne pouvons rester dans
cette situation où le Parti social-démocrate s’est pratiquement barricadé au
Parlement. Ils sapent tout décret gouvernemental et soumettent des projets que
nous ne soutenons pas. »
Pour le moment, c’est uniquement l’Alliance
entre l’USR (Union sauvez la Roumanie) et PLUS qui soutient le projet des
libéraux. Le leader de l’USR, Dan Barna : « Nous
attendons des consultations, elles sont nécessaires pour avancer sur cette
question. L’organisation d’élections anticipées est une démarche politique que
nous jugeons nécessaire pour avoir au Parlement aussi une majorité qui permette
à la Roumanie d’engager ces réformes, rendues pour le moment et malheureusement
impossibles autrement que par l’engagement de la responsabilité du gouvernement. »
Ecartés du pouvoir exécutif par une motion de
censure au mois d’octobre dernier, les sociaux-démocrates, qui sont aussi les
plus nombreux au Parlement, rejettent l’idée d’élections anticipées. Ils avertissent
également qu’ils feront toutes les démarches constitutionnelles possibles pour
s’opposer à une telle décision des libéraux. Daniel Suciu, député du Parti
social-démocrate : « Ce
n’est qu’un rideau de fumée pour couvrir le fait que, depuis deux mois, ils
vont d’échec en échec. Ils ne trouvent pas de solution pour quelque chose d’élémentaire
comme l’augmentation des allocations familiales. De même, un million de
roumains n’ont pas vu leur pension de retraite minimale augmentée au 1er septembre
dernier. Les enseignants sont pris dans un jeu de ping-pong entre le ministre
qui déclare une chose et le premier ministre qui en soutient une autre. »
L’Alliance des libéraux et des démocrates, les
anciens partenaires au gouvernement des sociaux-démocrates, se déclare aussi contre l’organisation
d’élections anticipées, en invoquant l’instabilité politique causée par un tel
scrutin. PRO România, détaché du Parti social-démocrate, affirme qu’il ne
s’oppose pas à ces élections, mais ne souhaite pas non plus aider à les
organiser, alors que le Parti du mouvement populaire, de centre-droit, pose ses
conditions. La mission des libéraux semble, donc, pour le moins difficile. Pour
eux, les élections anticipées sont nécessaires pour profiter de l’avance gagnée
en 2019 lors des européennes et des présidentielles. En échange, des élections législatives
à terme, à l’automne, laisserait au Parti social-démocrate un répit précieux.
Le gouvernement libéral s’enliserait et les sociaux-démocrates pourraient
récupérer au moins une partie des points perdus lors des scrutins de l’année
dernière. (Trad. Elena Diaconu)