Le principal hôpital des urgences dans la tourmente
Roxana Vasile, 31.12.2019, 13:14
Une décision de
l’Autorité nationale de management de la qualité dans le domaine de la santé,
rendue publique lundi, a semé la panique parmi les habitants de Bucarest, mais
non seulement: l’Hôpital Floreasca de la Capitale, le plus grand établissement
hospitalier des urgences de Roumanie, s’est vu suspendre l’accréditation. Une
mesure qui fait suite à un incident survenu dans une salle d’opération et qui n’avait
pas été rapporté dans un délai de 24 heures.
Une patiente âgée de 66 ans et
atteinte d’un cancer s’était embrasée pendant une procédure chirurgicale, le 22
décembre dernier. Brûlée à 40%, la femme est décédée une semaine plus tard. Les
brûlures auraient été provoquées par l’utilisation d’un bistouri électrique et
d’un désinfectant pour les mains au lieu d’un produit spécial pour la
stérilisation de la peau. Le Service criminel de la Police centrale de Bucarest
a ouvert une enquête pour homicide involontaire. Une autre enquête, du Collège
des médecins cette fois-ci, est également en cours, tandis que le Corps de
contrôle du ministère de la santé est en train de vérifier les faits, allant
présenter ses conclusions la semaine prochaine. Le ministre de tutelle, Victor
Costache, a déclaré que le rapport préliminaire mettait en évidence une série
en cascade d’irrégularités extrêmement graves: « Les protocoles n’ont pas été respectés. C’est un événement
particulièrement grave, un événement-sentinelle qui doit faire l’objet d’un
rapport immédiat. Heureusement, de tels événements sont très rares. »
Entre temps, vu les inquiétudes soulevées par la
suspension de l’accréditation de l’Hôpital Floreasca, dans le sens d’un arrêt
de son fonctionnement ou de l’impossibilité de signer des contrats avec la
Caisse nationale d’assurance-maladie, les autorités du domaine de la santé
essaient de calmer la population. La suspension de l’accréditation est une
mesure administrative qui n’affecte pas le déroulement du contrat avec la CNAM,
ni le fonctionnement de l’établissement pendant ou après la période des fêtes
de fin d’années, est-il dit dans un communiqué de presse du ministère de la
santé. Le manager de l’hôpital est obligé, dans un délai de cinq jours après la
suspension de l’accréditation, de présenter un paquet de mesures pour résoudre
les problèmes constatés. Les experts de l’Autorité nationale de management de
la qualité dans le domaine de la santé se rendront ensuite sur place pour
décider de la levée de la sanction. L’incident survenu dans la salle d’opération
de l’Hôpital des urgences Floreasca ne stigmatisera pas l’établissement, a
affirmé le secrétaire d’Etat à la santé, Horaţiu Moldovan, selon lequel le
professionnalisme des médecins n’est pas mis en doute. L’Hôpital des urgences Floreasca
reste un établissement hospitalier d’élite, où les meilleurs spécialistes
prennent en charge, 24 heures sur 24, les urgences médicales de la capitale et
les patients doivent être rassurés du fait qu’ils y sont en sécurité, a-t-il
ajouté. Les causes de cet incident dramatique doivent, néanmoins, être bien
analysées, pour prendre les bonnes mesures, afin qu’une telle situation ne se
reproduise plus, a précisé le secrétaire d’Etat à la santé. (Trad. : Ileana
Ţăroi)