Le Smic soulève des débats
En Roumanie, le Smic sera majoré à partir du janvier prochain. Concrètement, le salaire minimum pourrait progresser de 150 lei brut, soit 30 euros, l’équivalent de 83 lei net. C’est là une proposition que le gouvernement Orban a lancée aux partenaires sociaux du Conseil national tripartite. Les libéraux proposent aussi de renoncer au salaire différencié en fonction du niveau d’études. Pour leur part, les syndicats réclament une hausse encore plus substantielle issue d’une méthode de calcul autre que celle privilégiée par le cabinet du libéral Ludovic Orban et qui repose, à ses dires, sur les réalités économiques actuelles.
Newsroom, 04.12.2019, 13:05
En Roumanie, le Smic sera majoré à partir du janvier prochain. Concrètement, le salaire minimum pourrait progresser de 150 lei brut, soit 30 euros, l’équivalent de 83 lei net. C’est là une proposition que le gouvernement Orban a lancée aux partenaires sociaux du Conseil national tripartite. Les libéraux proposent aussi de renoncer au salaire différencié en fonction du niveau d’études. Pour leur part, les syndicats réclament une hausse encore plus substantielle issue d’une méthode de calcul autre que celle privilégiée par le cabinet du libéral Ludovic Orban et qui repose, à ses dires, sur les réalités économiques actuelles.
Concrètement, son gouvernement propose une majoration de 7,2% ce qui ferait monter le Smic à 2230 lei, soit 467 euros, une proposition que la confédération syndicale, Cartel Alfa, considère insuffisante. Du coup, elle réclame une augmentation à 2260, soit 474 euros, conformément aux discussions menées en septembre dernier avec l’ancien gouvernement social- démocrate de Viorica Dancila. Le leader du Cartel, Bogdan Hossu, a expliqué que pour majorer correctement le Smic, il faudrait tenir compte du taux d’inflation et de la productivité du travail tout au long de l’année: « Tout d’abord, il convient de préciser que le taux d’inflation pris en compte est valable pour octobre dernier ; or, pour un résultat juste, il faudrait prendre en considération le taux annuel d’inflation. Ensuite, on privilégie la productivité de la main d’œuvre par personne occupée à la place de la productivité horaire du travail des salariés ».
Le Bloc National Syndical a quant à lui avancé une proposition encore plus consistante : un Smic de 2284 lei, soit 478 euros. Selon le leader du BNS, Dumitru Costin, des changements devraient s’opérer aussi dans la loi des salaires des fonctionnaires publiques de sorte que les dépenses ne montent pas en flèche et que cela ne porte pas atteinte aux salariés privés. Ceux-ci, dit Dumitru Costin, risquent de se voir défavorisés au moment où les revenus dans la fonction publique sont calculés en multipliant un coefficient par le Smic. Du coup, si un salarié rémunéré du salaire minimum se verra verser 83 lei de plus, un maire pourrait toucher un salaire dix fois plus grand que l’actuel. Face à ces objections, le premier ministre Ludovic Orban s’est engagé à examiner les propositions des syndicats de tenir compte des prévisions économiques, tout en rappelant le caractère instable de celles-ci.
Ludovic Orban : « J’ai retenu l’idée de tenir compte des prévisions économiques pour l’année suivante. Pourtant, rien qu’un exemple : le budget 2019 était ciblé sur une prévision de croissance économique de 5,5% qui, en réalité, ne fut que de 4% ».Les patronats soutiennent eux aussi en la majoration du Smic à partir de l’année prochaine, a précisé le chef du gouvernement. La hausse se fera en fonction de plusieurs critères en rapport avec la profitabilité des entreprises qui n’auront pas à souffrir, a assuré Ludovic Orban. (trad.Ioana Stancescu)