Klaus Iohannis réélu président
Depuis le patriarche de la Gauche postcommuniste, Ion Iliescu, aucun des aspirants sociaux-démocrates aux fonctions suprêmes de l’Etat n’avait réussi une telle victoire, qu’il s’agisse d’Adrian Năstase, de Mircea Geoană ou encore de Victor Ponta — le dernier ayant essuyé une défaite face au président en exercice en 2014. Dans le même temps, aucune des personnes nominées n’a subi un revers aussi catégorique que l’ancienne première ministre Viorica Dăncilă. Raison de jubiler pour le vainqueur, le président reconduit à ses fonctions, Klaus Iohannis, soutenu par le Parti national libéral (PNL), au pouvoir. C’est la Roumanie moderne, la Roumanie européenne, la Roumanie normale qui a gagné, a dit M Iohannis, et le mérite appartient à ceux qu’il a appelés les héros de ces jours, les électeurs. Suite au débarquement du PSD du pouvoir et à l’installation du PNL, il a échappé aux affres de la cohabitation, et fort de la légitimité fournie par une victoire claire, le président a promis de s’investir dans la création d’une nouvelle majorité parlementaire censée travailler à la modernisation du pays. Klaus Iohannis :
Ştefan Stoica, 25.11.2019, 12:52
Depuis le patriarche de la Gauche postcommuniste, Ion Iliescu, aucun des aspirants sociaux-démocrates aux fonctions suprêmes de l’Etat n’avait réussi une telle victoire, qu’il s’agisse d’Adrian Năstase, de Mircea Geoană ou encore de Victor Ponta — le dernier ayant essuyé une défaite face au président en exercice en 2014. Dans le même temps, aucune des personnes nominées n’a subi un revers aussi catégorique que l’ancienne première ministre Viorica Dăncilă. Raison de jubiler pour le vainqueur, le président reconduit à ses fonctions, Klaus Iohannis, soutenu par le Parti national libéral (PNL), au pouvoir. C’est la Roumanie moderne, la Roumanie européenne, la Roumanie normale qui a gagné, a dit M Iohannis, et le mérite appartient à ceux qu’il a appelés les héros de ces jours, les électeurs. Suite au débarquement du PSD du pouvoir et à l’installation du PNL, il a échappé aux affres de la cohabitation, et fort de la légitimité fournie par une victoire claire, le président a promis de s’investir dans la création d’une nouvelle majorité parlementaire censée travailler à la modernisation du pays. Klaus Iohannis :
« C’est la victoire la plus catégorique jamais obtenue contre le PSD. Je reçois cette victoire avec joie, avec satisfaction, avec modestie et confiance en la Roumanie. Maintenant, après cette victoire, il y a beaucoup de choses à faire, beaucoup de choses à réparer. Je m’investirai pour créer une nouvelle majorité, une majorité composée des partis démocratiques qui mèneront la Roumanie vers la modernisation, vers l’européanisation, vers la Roumanie normale. »
Vaincue, Viorica Dăncilă estime que tout n’est pas perdu et que cette seconde défaite électorale du PSD en l’espace de seulement 6 mois serait le signal d’une mobilisation pour les élections municipales et législatives prévues l’année prochaine. Viorica Dăncilă :
« Le PSD a reconquis la confiance des citoyens roumains qui ont voté pour nous en 2016. Nous avons récupéré les voix que nous avions perdues aux élections européennes, et nous avons aujourd’hui plus de 3 millions de voix. Je suis convaincue que le nombre de voix nous aide, il nous oblige et à cet effet, nous ferons tout le possible pour gagner les élections municipales et les législatives. »
Les commentateurs considèrent que l’interprétation pour le moins forcée que Mme Dăncilă a donnée à une défaite cuisante fait suite au désespoir et prévoient l’exécution politique imminente de la cheffe du PSD. Ce ne sera pas facile non plus pour Klaus Iohannis, selon les analystes, vu que maintenant qu’il a un partenaire en le PNL, il ne pourra pas invoquer l’excuse des guerres politiques et institutionnelles d’usure. Du point de vue sociologique, la présidentielle se présente comme suit : Klaus Iohannis a été voté davantage pour ses qualités que sa rivale, il a attiré plus de personnes de moins de 44 ans, et a été préféré par les personnes ayant des études supérieures et par les habitants des villes. Par régions, Klaus Iohannis a été crédité de 44% des voix à Bucarest, dans le sud et le sud-est, par 37% dans le centre et l’ouest, les régions les plus prospères, et par 19% des voix dans l’est moins développé. Pour sa part, Viorica Dăncilă a remporté 53% des voix à Bucarest, le sud et le sud-est, 25% dans le centre et 22% dans le reste du pays.
En Roumanie, le taux de participation a été de près de 50%, moindre qu’aux tours décisifs des présidentielles antérieures, mais supérieur de 2% au minimum historique enregistré au premier tour. En revanche, les Roumains de la diaspora ont dépassé le taux de participation historique enregistré voici deux semaines, lorsque 675.000 d’entre eux ont voté, y compris par correspondance, imposant un nouveau record supérieur à 940.000. Nos compatriotes vivant à l’étranger ont prouvé qu’ils s’intéressent au pays, et certains souhaitent même rentrer si les choses se passent mieux. Ils ont en même temps donné une leçon au PSD, dont le gouvernement a eu recours à la force de manière injustifiée contre les manifestants pacifiques présents au meeting de la diaspora du 10 août 2018. Selon les observateurs et les politiciens, leur implication civique mériterait d’être récompensée par une représentation plus étoffée au parlement roumain, supérieure aux quatre députés et deux sénateurs qui reviennent à la diaspora actuellement.
(Trad. : Ligia)