Duel à distance entre les candidats aux présidentielles
Avec ou sans face à face entre les candidats,
c’est le débat du moment en Roumanie. Alors que les présidentielles approchent,
la date du deuxième tour de scrutin étant fixée au 24 novembre, le président
sortant Klaus Iohannis et l’ex-première ministre Viorica Dăncilă n’ont toujours
pas eu l’occasion de s’affronter en direct devant les électeurs. L’invitation
réitérée par Viorica Dăncilă à son adversaire, Klaus Iohannis, de se rencontrer
directement, s’est vu rejetée à chaque reprise. C’est ce qui donne en ce moment
du grain à moudre aux médias roumains.
Ştefan Stoica, 14.11.2019, 13:10
Avec ou sans face à face entre les candidats,
c’est le débat du moment en Roumanie. Alors que les présidentielles approchent,
la date du deuxième tour de scrutin étant fixée au 24 novembre, le président
sortant Klaus Iohannis et l’ex-première ministre Viorica Dăncilă n’ont toujours
pas eu l’occasion de s’affronter en direct devant les électeurs. L’invitation
réitérée par Viorica Dăncilă à son adversaire, Klaus Iohannis, de se rencontrer
directement, s’est vu rejetée à chaque reprise. C’est ce qui donne en ce moment
du grain à moudre aux médias roumains.
Klaus Iohannis a expliqué aux journalistes qu’il
n’acceptait pas cette rencontre directe avec Viorica Dăncilă car son
gouvernement avait été destitué et, de la sorte, compromis. Le cabinet Dăncilă a
tenté d’assujettir la justice et a gouverné contre l’intérêt des Roumains. C’est
en tout cas la lecture de l’actuel chef de l’Etat. Klaus Iohannis : « Madame
Dăncilă est la représentante d’un parti antidémocratique, non réformé, qui a gouverné
contre l’intérêt des Roumains. Et voilà qu’en pleine campagne électorale elle se
met à mimer le candidat démocratique et qu’elle attend à être traitée avec
respect par nous tous. C’est comme si jusqu’à présent elle avait défendu la
démocratie roumaine et les Roumains. »
De son côté, Viorica Dăncilă a affirmé que son
adversaire refusait une rencontre face à face qui devrait défaire toute cette propagande
menée contre le Parti social-démocrate et contre elle-même : « C’est probablement de là que vient ce
refus qu’il s’est ridiculement efforcé d’expliquer sans pouvoir avancer aucun
argument viable jusqu’ici. Des « face à face » entre candidats aux
présidentielles ont toujours eu lieu et y participer est d’ailleurs notre devoir
envers les électeurs. De quoi a peur Monsieur Iohannis ?
Respectera-t-il les Roumains qui l’ont déjà voté ou ceux qui se rendront aux
urnes ? »
Les répliques échangées à distance entre
Iohannis et Dăncilă ont touché aussi aux bilans de leurs mandats respectifs de
président, voire première ministre. Klaus Iohannis : « C’était
des années difficiles pour la Roumanie. Je crois qu’en ce moment je peux affirmer
que j’ai réussi, tout le long de ces années et malgré la manière que j’ai déjà
décrite de gouverner du Parti social-démocrate, j’ai réussi à garder la
Roumanie dans le sillage euro atlantique et à éviter les crises profondes dans
le pays. J’aurais sincèrement souhaité à travailler avec un gouvernement qui
travaille pour les Roumains, qui fasse avancer le pays. Je crois que
maintenant, à la fin de mon mandat, je peux affirmer que j’ai fait tout ce qu’un
président pouvait faire, dans les limites constitutionnelles. Je parle des événements
politiques des cinq, et notamment des trois dernières années. »
A Viorica Dăncilă de répondre : « Il évoque une gouvernance
désastreuse. Si majorer les salaires et les retraites, si investir dans les
communautés locales, si produire la deuxième croissance économique de tous les
Etats membres signifie gouvernance désastreuse, eh bien Monsieur Iohannis est
soit de mauvaise foi, soit mal informé. Et ce n’est pas tout : une
gouvernance désastreuse ne pourrait si bien gérer la présidence tournante du
Conseil de l’UE pour qu’ensuite tous les Etats membres et mêmes des pays
extracommunautaires en fassent les louanges. »
Ce duel à distance ne s’arrêtera pas d’aussitôt,
assurant du divertissement électoral certain aux électeurs roumains. (Trad.
Elena Diaconu et Alex Diaconescu)