Infrastructure et sécurité routière
Un accident
terrible est survenu samedi dernier dans le département de Ialomiţa, au sud de
la Roumanie : un poids-lourd est entré en collision frontale avec un
minibus, faisant dix morts et sept blessés grave. Cette tragédie braque à
nouveau les projecteurs sur les problèmes de sécurité routière existant en
Roumanie. D’ailleurs, notre pays occupe la première place dans l’Union
européenne pour ce qui est du nombre de décès dans des accidents de la route.
Roxana Vasile, 08.10.2019, 13:13
Un accident
terrible est survenu samedi dernier dans le département de Ialomiţa, au sud de
la Roumanie : un poids-lourd est entré en collision frontale avec un
minibus, faisant dix morts et sept blessés grave. Cette tragédie braque à
nouveau les projecteurs sur les problèmes de sécurité routière existant en
Roumanie. D’ailleurs, notre pays occupe la première place dans l’Union
européenne pour ce qui est du nombre de décès dans des accidents de la route.
L’enquête est en
déroulement : selon des témoins, le poids lourd n’aurait pas dépassé la
vitesse légale et son chauffeur aurait respecté les temps de conduite et de repos
imposés par les normes en vigueur. Une cause possible de l’accident serait la
somnolence du conducteur du camion ou la manipulation du téléphone portable.
Les premiers effets de cette tragédie se font déjà sentir. Par exemple, à
compter de samedi dernier, l’utilisation du téléphone au volant est sanctionnée
d’amendes considérables et même de la suspension du permis de conduire. En même
temps, des contrôles seront effectués afin de vérifier les tachygraphes qui
enregistrent les temps de conduite et de repos des camionneurs. De même, des
scanners de la rétine seront utilisés pour identifier le niveau de fatigue des
chauffeurs, mais aussi pour avertir si le véhicule quitte la voie de
circulation, a fait savoir le ministre roumain des Transports, Razvan Cuc.
Pour
sa part, le vice-président de l’Union nationale des transporteurs routiers de
Roumanie, Constantin Isac, affirme qu’il faut mettre en place aussi des mesures
de prévention et ne pas se contenter des sanctions imposées aux chauffeurs
professionnels. « Les
endroits critiques sont les périphériques des villes, dont celui de Bucarest.
Et là, je pense à toutes les facilités qui devraient y exister : parkings,
toilettes et douches, services de gardiennage surtout. Les conducteurs ou
l’infrastructure routière ne sont pas les seuls coupables. La manière dont on
fait des contrôles de la circulation compte aussi pour beaucoup. », considère Constantin Isac. A son tour,
Costin Tătuc, conseiller en matière de sécurité routière et ancien directeur
adjoint de la Police routière, ajoute d’autres éléments à la liste des
urgences. « Il faudrait aussi faire des aménagements routiers permettant de séparer
les sources de trafic. Il s’agit entre autres des routes destinées aux
véhicules lents, qui devraient être parallèles avec les routes nationales. La
meilleure solution serait de faire en sorte que les voitures ne traversent plus
les localités, en construisant des autoroutes. », affirme Costin Tătuc.
C’est
là, sans aucun doute, un des points très faibles de la Roumanie. 30 ans après
la chute du communisme et au bout de 12 ans d’appartenance à l’espace
communautaire, la Roumanie ne dispose toujours pas d’une autoroute qui traverse
les Carpates. Fin 2018, le pays comptait quelque 800 km d’autoroute, dont une
centaine héritée de l’époque communiste. Les quelques secteurs d’autoroute
construits jusqu’ici sont connectés à la frontière hongroise et nous relient
plutôt à l’étranger, sans permettre aux habitants du centre du pays de se
rendre plus rapidement à Bucarest, la capitale, ou de gagner plus vite la côte
de la mer Noire, par exemple. Malheureusement, les choses bougent très lentement,
voire pas du tout. Et pour cause. A l’indolence des responsables qui ont détenu
le pouvoir au fil des années, s’ajoute une bureaucratie trop compliquée et le
choix de constructeurs, y compris étrangers, dont le principal objectif a été
de remplir leurs propres poches. (Trad. Valentina Beleavski)