Une motion de censure pas comme les autres
Un mois après le divorce des deux partis membres de la coalition gouvernementale, PSD et ALDE, l’Opposition met en œuvre ses menaces de déposer une motion de censure contre le gouvernement. « Reconstruisons la Roumanie ! Le gouvernement Dancila doit être destitué d’urgence », c’est le titre du document initié par les libéraux et signé par pas moins de 237 députés et sénateurs, soit quatre signatures de plus par rapport au nombre de voix nécessaires à la destitution de l’Exécutif. Il s’agit d’élus nationaux de toute couleur politique : à commencer par le Parti national libéral et de l’Union sauvez la Roumanie, en passant par Pro Romania et par le Parti du mouvement populaire et jusqu’à l’Alliance des libéraux et des démocrates. S’y ajoutent cette fois-ci des représentants des minorités nationales, qui appuient traditionnellement le gouvernement et même des représentants du PSD.
Ştefan Stoica, 02.10.2019, 13:06
Un mois après le divorce des deux partis membres de la coalition gouvernementale, PSD et ALDE, l’Opposition met en œuvre ses menaces de déposer une motion de censure contre le gouvernement. « Reconstruisons la Roumanie ! Le gouvernement Dancila doit être destitué d’urgence », c’est le titre du document initié par les libéraux et signé par pas moins de 237 députés et sénateurs, soit quatre signatures de plus par rapport au nombre de voix nécessaires à la destitution de l’Exécutif. Il s’agit d’élus nationaux de toute couleur politique : à commencer par le Parti national libéral et de l’Union sauvez la Roumanie, en passant par Pro Romania et par le Parti du mouvement populaire et jusqu’à l’Alliance des libéraux et des démocrates. S’y ajoutent cette fois-ci des représentants des minorités nationales, qui appuient traditionnellement le gouvernement et même des représentants du PSD.
Ludovic Orban, président du Parti national libéral a clairement expliqué pourquoi l’actuel cabinet doit absolument quitter le pouvoir : « A présent, nous n’avons pas un vrai gouvernement, mais plutôt une relique de cabinet qui n’a ni la capacité, ni l’autorité et ni même la compétence de résoudre les grands défis auxquels se confronte la Roumanie », déclare Ludovic Orban.
Les sociaux-démocrates tablent, eux, sur l’échec de la motion de censure, puisque l’Opposition ne propose aucun programme de gouvernance et n’annonce pas le nom d’un éventuel nouveau premier ministre. Les représentants du PSD affirment être prêts à arrêter cette démarche, alors que Viorica Dancila a transmis plusieurs messages aux sénateurs et députés sociaux-démocrates susceptibles de soutenir la motion. « Ceux qui votent en faveur de la motion de censure, ne font que trahir le Parti Social Démocrate, trahir les espoirs des maires qui veulent mettre en œuvre leurs projets, menacer la stabilité de ce pays et à mon sens cette situation ne devrait pas être ignorée. » a affirmé la première ministre roumaine.
C’est un moment délicat pour le gouvernement minoritaire du Parti social démocrate qui a préservé le pouvoir après le départ de l’Alliance des libéraux et des démocrates, uniquement grâce aux nombreuses hésitations des partis de l’Opposition. Le Parti national libéral a récolté un nombre si grand de signatures en raison notamment de ses précédentes tentatives de renverser le gouvernement. A l’époque, plusieurs membres du parlement avaient promis de voter en faveur de la motion et on fini par ne pas s’exprimer. De telles surprises peuvent toujours apparaitre, mais de l’avis des commentateurs politiques, c’est le meilleur moment pour destituer le gouvernement Dancila. Pourtant, il est impossible d’anticiper le dénouement d’un tel scénario, d’autant plus que les deux tours du scrutin présidentiel, du 10 et du 24 novembre, ne font que compliquer la situation.
La possibilité d’organiser des élections législatives est soutenue par les principales forces de l’opposition, soit le PNL et l’USR qui affirment vouloir assumer un gouvernement en vertu d’un vote populaire. Néanmoins, au cours des 3 décennies de démocratie postcommuniste roumaine, aucun scrutin législatif anticipé n’a été tenu. D’ailleurs les élections législatives sont prévues pour l’automne 2020. Il existe aussi la possibilité de former un gouvernement technocrate, soutenu pourtant par une majorité parlementaire. Il existe un précédent : en 2015, une année avant le scrutin législatif, l’exécutif du premier ministre Victor Ponta, à l’époque membre du PSD, a démissionné étant remplacé par le cabinet de l’indépendant Dacian Ciolos.