Des incertitudes autour du candidat de la Roumanie à la Commission européenne
La sociale-démocrate Rovana Plumb, ministre dans plusieurs gouvernements contrôlés par le PSD et figure de proue du parti, s’est vue contestée par l’opposition de droite dès l’annonce de sa candidature au poste de commissaire européen de la part de la Roumanie. La raison invoquée était son manque d’intégrité et de compétence. Mme Plumb n’a même pas eu le temps de prouver sa compétence en matière de transports, commissariat européen dont elle aurait dû être en charge, puisqu’elle n’a pas passé le test d’intégrité lors des auditions à la Commission juridique du Parlement européen.
Ştefan Stoica, 27.09.2019, 12:16
Les membres de la Commission JURI ont informé l’Exécutif communautaire de l’existence d’un conflit d’intérêt concernant la candidate roumaine, situation identique à celle du candidat de la Hongrie. Des décisions sans précédent, mais justes, expliquait la porte-parole de la Commission, car, aux termes des traités européens, un candidat au poste de commissaire doit être quelqu’un d’indépendant, sans reproche et qui travaille pour l’intérêt général européen.
Rovana Plumb affirme que les différences de contenu entre sa déclaration de patrimoine déposée à Bruxelles et celle déposée à Bucarest ont découlé de dispositions légales différentes. Une explication fournie après le verdict de la Commission JURI et qui est superflue. A Bucarest, les réactions de la présidence de la République et de l’opposition parlementaire n’ont pas tardé.
Le rejet de la candidature de Rovana Plumb par la Commission juridique du Parlement européen est un nouvel échec majeur du gouvernement PSD, qui exporte l’incompétence au-delà des frontières du pays, à travers des actions politiques qui écornent en profondeur l’image de la Roumanie, a affirmé le président Klaus Iohannis. Il a demandé à la première ministre de retirer d’urgence la candidature de Mme Plumb et de faire une nouvelle proposition, soutenue par l’accord du président de la Roumanie et l’avis du parlement national.
Cette position est partagée par le PNL, tandis que l’USR considère que c’est la réputation de la Roumanie qui est en jeu et demande au chef de l’Etat de s’impliquer dans le choix d’une nouvelle nomination. Le PMP croit que l’Exécutif actuel ne survivra pas à une motion de censure imminente et que c’est au futur Cabinet de proposer un nouveau commissaire européen de la part de la Roumanie. L’UDMR considère que Rovana Plumb devrait faire un pas en arrière et la Roumanie devrait désigner un candidat sans problèmes d’intégrité, ayant une bonne connaissance du fonctionnement de l’Union européenne et le soutien politique pour occuper le poste de commissaire européen.
Sous le feu des critiques, le PSD affirme que la procédure de confirmation de Mme Plumb, au poste de commissaire européen, n’est pas finie et que, le cas échéant, le parti a plusieurs autres candidatures à proposer. Ce qui est cependant plus difficile pour le PSD c’est de répondre à la question posée par les commentateurs: comment s’explique l’acharnement du gouvernement social-démocrate contre la candidature de Laura Codruţa Kövesi au poste de procureur en chef du futur Parquet européen, en invoquant de problèmes présumés avec la justice de celle qui avait dirigé la Direction nationale anti-corruption, alors que le même gouvernement a proposé une personne ayant des problèmes d’intégrité pour faire partie de la future Commission européenne, faisant appel à la solidarité nationale? (Trad. : Ileana Ţăroi)