Disputes politiques à Bucarest
La tentative de
remaniement de la première ministre et présidente des sociaux-démocrates
roumains, Viorica Dăncilă, a échoué. Mme. Dăncilă a voulu occuper les
portefeuilles ministériels restés sans titulaires suite à la rupture de la
coalition au pouvoir par la nomination de représentants de l’Alliance des
libéraux et des démocrates (ALDE), son ancien partenaire de coalition. Or le
président Klaus Iohannis a rejeté la proposition. « Je la refuse
nettement ! Elle est tout à fait inconstitutionnelle ! » – a
déclaré le chef de l’Etat. Il a donc à nouveau demandé à Viorica Dăncilă de valider
son nouveau cabinet par un vote au Parlement, car, a-t-il rappelé, la structure
de l’exécutif avait changé.
Corina Cristea, 12.09.2019, 18:00
La tentative de
remaniement de la première ministre et présidente des sociaux-démocrates
roumains, Viorica Dăncilă, a échoué. Mme. Dăncilă a voulu occuper les
portefeuilles ministériels restés sans titulaires suite à la rupture de la
coalition au pouvoir par la nomination de représentants de l’Alliance des
libéraux et des démocrates (ALDE), son ancien partenaire de coalition. Or le
président Klaus Iohannis a rejeté la proposition. « Je la refuse
nettement ! Elle est tout à fait inconstitutionnelle ! » – a
déclaré le chef de l’Etat. Il a donc à nouveau demandé à Viorica Dăncilă de valider
son nouveau cabinet par un vote au Parlement, car, a-t-il rappelé, la structure
de l’exécutif avait changé.
Quant aux trois membres
de l’ALDE nommés par Viorica Dăncilă et qui déclarent vouloir continuer le
projet commencé en 2016 avec les sociaux-démocrates, le leader libéral-démocrate,
Călin Popescu-Tăriceanu, affirme qu’ils n’ont plus leur place dans le parti. Il
en va de même pour un autre membre ALDE, Teodor Meleşcanu, élu il y a deux
jours pour occuper le fauteuil de président du Sénat, resté libre suite à la
démission de Călin Popescu-Tăriceanu. Mais le deuxième personnage de l’Etat se
défend. Il se considère toujours membre de l’ALDE et il contestera en justice
son exclusion du parti, annoncé par Tăriceanu, a-t-il précisé.
Les journalistes
politiques roumains voient dans le choix surprenant d’un ténor de l’ALDE à la
tête du Sénat une tentative désespérée de sauver le gouvernement minoritaire du
PSD. La nomination de membres de l’ALDE dans l’équipe gouvernementale, tout
comme le soutien accordé à Teodor Meleşcanu pour accéder à la deuxième fonction
de l’Etat, sont des démarches inconstitutionnelles, affirme le leader des
libéraux-démocrates, Călin Popescu-Tăriceanu. Il accuse Viorica Dăncilă d’avoir
enfreint la Constitution et de ne pas respecter la décision des libéraux-démocrates
de sortir du gouvernement. Il dénonce les manœuvres de la cheffe du
gouvernement pour éviter un vote au Parlement, mais, réclame-t-il, elle a
l’obligation de demander ce vote de confiance des élus. Par ailleurs, il n’y a pas
d’unanimité sur ces questions à l’intérieur de l’ALDE et de plus en plus de
voix s’élèvent pour demander que soit convoqué un congrès pour décider de la
position du parti.
Du côté de l’opposition,
le président de l’Union sauvez la Roumanie, Dan Barna, a sommé Mme Dăncilă de
venir au Parlement et a appelé les autres partis d’opposition à signer le pacte
en faveur d’élections anticipées, qui pourraient être organisées, selon lui, dans
un délai de six mois environ. A son tour, le leader du Parti national libéral,
Ludovic Orban, a déclaré que la première ministre Viorica Dăncilă enfreignait
la loi fondamentale en refusant de demander le vote des élus sur le remaniement
du gouvernement. De l’avis de M. Orban, l’actuel Exécutif n’était plus dans la légalité.
(Trad. : Ileana Ţăroi et Elena Diaconu)