Les hôpitaux de neuropsychiatrie, sous la loupe des autorités
La longue série d’erreurs humaines et la non observation des dispositions de la fiche d’attributions — précise la ministre roumaine de la Santé, Sorina Pintea – sont à l’origine de la tragédie survenue dans l’hôpital de neuropsychiatrie près du chef — lieu de Buzău (sud-est).
Leyla Cheamil, 20.08.2019, 13:13
La longue série d’erreurs humaines et la non observation des dispositions de la fiche d’attributions — précise la ministre roumaine de la Santé, Sorina Pintea – sont à l’origine de la tragédie survenue dans l’hôpital de neuropsychiatrie près du chef — lieu de Buzău (sud-est).
Dans la nuit de samedi à dimanche, 5 personnes ont trouvé la mort et 8 autres ont été blessées suite à l’attaque par un patient interné volontairement pour une cure de désintoxication. Ces violences, qui ont choqué l’opinion publique, mettent au jour de nouveaux dysfonctionnements du système de santé, déjà confronté à toute sorte de problèmes, dont le plus grave reste, sans doute, le sous-financement.
Dans ce cas précis, la ministre de tutelle pointe du doigt les managers de l’hôpital, précisant qu’il ne s’agit pas d’une faille du système de santé, mais d’un manque de vigilance de la part des personnes chargées de coordonner le personnel: “Vous n’allez pas me dire que tout le monde ignorait le contenu de la fiche d’attribution. C’est à l’infirmière en chef d’instruire périodiquement ses subordonnés, de porter à leur connaissance les procédures et protocoles prévus par cette fiche. Croyez-vous que cela ait été fait ? Eh bien non, jamais. ”
Tous les hôpitaux de neuropsychiatrie du pays seront vérifiés, a fait savoir la ministre, Sorina Pintea, qui a d’ailleurs précisé que 80% des managers hospitaliers ne devraient pas avoir leur place dans le système de santé. Sorina Pintea a également annoncé que les indicateurs de performance en gestion hospitalière seraient bientôt modifiés. “Nous avons achevé l’enquête autour de ce cas. Le contrôle ne fait que commencer et il va se poursuivre dans les hôpitaux psychiatriques, qu’ils disposent ou non de structures de sécurité. Le ministre de la santé ne peut pas se rendre dans chaque hôpital du pays. En revanche, les Directions de santé publique ont des représentants au sein des Conseils d’administration, mais il paraît que ceux-ci sont plutôt des figurants. C’est précisément à ces Conseils qu’il incombe d’approuver les budgets et les projets d’acquisitions. Nous allons mener des discussions sur les modifications à apporter à la Loi sur la santé mentale, car il y a là des inadvertances. Ensuite, il faudra l’harmoniser avec les directives européennes, tout en nous pliant à nos réalités à nous.”
Les managers hospitaliers pensent que le ministère de la santé devrait décider de la modernisation complète des hôpitaux psychiatriques, où l’on travaille avec des équipements et des circuits de soins vieux de plus de 30 ans. Pour leur part, les syndicalistes de l’hôpital de Săpoca dénoncent le nombre insuffisant d’auxiliaires médicaux et jugent inadmissible qu’en fin de semaine il n’y aient qu’une infirmière, un moniteur et une aide – soignante à surveiller 70 patients souffrant de troubles psychiques. Ils précisent aussi que l’indemnité qu’ils recevaient pour travail dangereux a été diminuée, passant de de 75% à 50%, en raison du manque d’argent. (Trad. Mariana Tudose)