Des réactions suite à l’affaire Caracal
Dans la ville de
Caracal, les procureurs de la Direction d’investigation des infractions de
crime organisé et de terrorisme (DIICOT) et les policiers continuent à enquêter
sur les meurtres qui ont bouleversé la petite localité du sud de la Roumanie:
Gheorghe Dincă, un mécanicien automobile sexagénaire, a avoué avoir tué deux
adolescentes de 15 et de 18 ans – Alexandra et Luiza – qu’il avait enlevées
dans la rue à des fins sexuelles, séquestrées dans sa maison et violées.
Roxana Vasile, 31.07.2019, 13:40
Dans la ville de
Caracal, les procureurs de la Direction d’investigation des infractions de
crime organisé et de terrorisme (DIICOT) et les policiers continuent à enquêter
sur les meurtres qui ont bouleversé la petite localité du sud de la Roumanie:
Gheorghe Dincă, un mécanicien automobile sexagénaire, a avoué avoir tué deux
adolescentes de 15 et de 18 ans – Alexandra et Luiza – qu’il avait enlevées
dans la rue à des fins sexuelles, séquestrées dans sa maison et violées.
Dans
les conditions d’une communication plutôt
aléatoire de la part des responsables de l’enquête et des informations bien
maigres, l’opinion publique semble devenir une sorte d’expert criminologue
collectif, qui essaie de dénouer cette histoire sinistre. Les réseaux sociaux sont
inondés de scénarios sombres, vu que les corps des deux jeunes filles n’ont
toujours pas été retrouvés. Dans le même temps, le mécontentement des gens par
rapport à l’implication des autorités est très élevé, les preuves du manque de
professionnalisme desdites autorités ne cessant de s’accumuler. L’oncle d’une
des victimes, qui est aussi un homme public connu, a posté sur Facebook les
sténogrammes des appels désespérés de sa nièce au Service d’urgence unique.
Alexandra, qui a été enlevée mercredi dernier, a réussi à appeler, le lendemain,
jeudi, le numéro d’appel d’urgence 112, géré par le Service de
télécommunications spéciales. Pourtant, le STS n’a pas réussi à localiser avec
précision l’endroit où se trouvait la jeune fille, et en plus l’opérateur à l’autre
bout du fil et l’agent de police vers lequel a été transféré l’appel n’ont pas
su gérer la situation. Après s’être rendus à trois adresses erronées indiquées
par le STS, les policiers ont mis 19 heures pour entrer dans l’immeuble
appartenant au suspect. La police a mis le retard sur le compte du procureur
chargé de l’affaire à ce moment-là, qui a invoqué les dispositions de la loi et
n’a pas permis la perquisition du domicile du suspect avant 6 heures, vendredi matin.
Cette série de couacs inacceptables a déjà entraîné plusieurs démissions et
licenciements. Le ministre de l’intérieur, Nicolae Moga, a démissionné afin de « sauver
partiellement le prestige fortement entamé par l’activité déficitaire de
certains de ses personnels ». Le directeur du STS, Ionel Vasilcă, a pris la
même décision, tandis que le chef de la Police roumaine, Ioan Buda, plusieurs
chefs de la police locale et le préfet du département d’Olt, où se trouve la
ville de Caracal, ont été limogés. Parallèlement, l’analyse de la situation,
réalisée, ce mardi, lors de la séance du Conseil suprême de défense du pays, a
constaté que les institutions responsables dans le domaine de la sécurité des
citoyens avaient commis une longue série d’erreurs impardonnables et n’avaient
pas réussi à assurer un droit fondamental inscrit dans la Constitution de la
Roumanie, le droit à la vie et à l’intégrité physique et psychique. C’est
pourquoi le président Klaus Iohannis a demandé au gouvernement de proposer, d’ici
la fin du mois d’août, un paquet de mesures, normes et procédures de réaction
rapide et de coordination, pour qu’il n’y ait plus de syncopes en cas de
situations similaires à celle de Caracal. A son tour, la première ministre
Viorica Dancilă a évoqué des mesures législatives qui éliminent le
fonctionnement déficitaire des structures en charge de la sécurité des citoyens.
Nommé par intérim à la tête du ministère de l’intérieur, Mihai Fifor s’est vu
confier par la première ministre Viorica Dăncilă le mandat de lancer un
processus radical de lutte contre la criminalité et de réforme du système. (Trad. :
Ileana Ţăroi)