UE, attentive à l’évolution de la situation politique en Moldavie
Tout le monde, à Chişinău, Bucarest et
Bruxelles, a été soulagé de voir que le blocage politique hallucinant de
République de Moldova a été résolu sans violence. Pendant cette semaine de
crise, deux gouvernements parallèles avaient proclamé leur légitimité et s’étaient
accusés réciproquement de coup d’Etat et la Cour constitutionnelle avait décidé
la dissolution du Parlement et la suspension du président. Mais, soudainement,
les fidèles du controversé oligarque Vladimir Plahotniuc ont renoncé au pouvoir
et ont suivi leur leader hors du pays. Le précédent gouvernement, composé de
membres du Parti démocrate de Plahotniuc et dirigé par Pavel Filip, a informé
qu’il reprenait sa place dans l’opposition. La Cour constitutionnelle a annulé
ses propres décisions. Le président socialiste pro-russe Igor Dodon a repris
son poste. Et le cabinet dirigé par la pro-européenne Maia Sandu et soutenu par
les socialistes, formé depuis le 8 juin, a enfin pu prendre ses fonctions
exécutives.
Bogdan Matei, 18.06.2019, 12:45
Tout le monde, à Chişinău, Bucarest et
Bruxelles, a été soulagé de voir que le blocage politique hallucinant de
République de Moldova a été résolu sans violence. Pendant cette semaine de
crise, deux gouvernements parallèles avaient proclamé leur légitimité et s’étaient
accusés réciproquement de coup d’Etat et la Cour constitutionnelle avait décidé
la dissolution du Parlement et la suspension du président. Mais, soudainement,
les fidèles du controversé oligarque Vladimir Plahotniuc ont renoncé au pouvoir
et ont suivi leur leader hors du pays. Le précédent gouvernement, composé de
membres du Parti démocrate de Plahotniuc et dirigé par Pavel Filip, a informé
qu’il reprenait sa place dans l’opposition. La Cour constitutionnelle a annulé
ses propres décisions. Le président socialiste pro-russe Igor Dodon a repris
son poste. Et le cabinet dirigé par la pro-européenne Maia Sandu et soutenu par
les socialistes, formé depuis le 8 juin, a enfin pu prendre ses fonctions
exécutives.
Parmi les premières déclarations de Maia Sandu
il figurait la promesse que la Moldavie continuera l’application de l’Accord
d’association avec l’Union européenne. Bruxelles a salué avec précaution l’engagement
et la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a encouragé les
autorités de Chişinău de mettre en pratique les reformes promises dans cet Accord,
si elles veulent bénéficier du soutien entier de l’Union. « Nous restons très vigilants et nous encourageons les autorités d’être
déterminées pour accomplir les reformes que le pays attend depuis
longtemps », a souligné Federica Mogherini. Le commissaire européen à
l’élargissement, Johannes Hahn, a annoncé qu’il ira à Chişinău la semaine
prochaine pour discuter des questions sensibles avec le nouveau gouvernement. La
République de Moldavie, a-t-il rajouté, peut compter sur le soutien des
européens une fois que les conditions sont remplies pour ce qui est de la
suprématie de la loi, de la reforme judiciaire et de la promotion de la
pluralité dans les médias.
Très préoccupé par la situation de l’Etat voisin,
où vivent trois millions de locuteurs de roumain, dont un million sont aussi
citoyens roumains, Bucarest s’est aussi congratulé de la résolution pacifique
de la crise. Le président Klaus Iohannis, la première ministre Viorica Dăncilă,
le ministre des Affaires étrangères, Teodor Meleşcanu, ont réitéré, sans exception,
le soutien de la Roumanie pour l’amélioration de la situation à Chişinău et
pour les aspirations européennes de la Moldavie. Néanmoins, les analystes ne
cachent pas leur scepticisme sur le nouveau pouvoir de coalition gauche-droite.
Qualifié par beaucoup comme étant « contre nature », l’association
des socialiste pro-russes et des pro-européens évoque une alliance similaire, d’il
y a 15 ans. A l’époque, l’ancien parti unique, communiste et pro-Moscou, avait invité
au gouvernement ses adversaires les plus férus, les chrétiens-démocrates, antisoviétiques
et promoteurs de la réunification avec la Roumanie. Après quelques années seulement,
cette coalition déficiente a été enlevée du pouvoir par une révolte populaire
violente. Aujourd’hui, ni les
communistes, ni les chrétiens-démocrates ne sont plus représentés au parlement de
Chişinău. (Trad. Elena Diaconu)