L’Etat de droit en Roumanie
Douche froide pour le gouvernement de
Bucarest, alors qu’il se trouve en plein exercice de son mandat à la tête du
Conseil de l’Union européenne. Mercredi, tant l’exécutif, que le parlement
communautaire ont demandé aux autorités roumaines de revenir sur ce qu’ils ont
appelé « le droit chemin » de la reforme en Justice et de s’abstenir
de prendre toute mesure qui pourrait affaiblir l’Etat de droit en Roumanie. Le
premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a demandé
au gouvernement roumain de ne pas entreprendre des actions qui pouvaient nuire
au système judiciaire et de ne pas créer un climat d’impunité pour les hauts
fonctionnaires qui ont déjà été condamnés pour des faits de corruption.
« De tels actions obligeront la Commission à prendre des mesures, et ce de
manière urgente ! », a averti Timmermans. De surcroît, mercredi
toujours, 12 ambassades des partenaires et alliés les plus importants de la
Roumanie, parmi lesquels les Etats-Unis, la France et l’Allemagne, ont exprimé
conjointement leur inquiétude quant à la situation dans le pays. Dans une
lettre commune publiée sur les réseaux sociaux, les 12 ambassades requièrent
aux parties impliquées dans l’élaboration des décrets gouvernementaux dans le
domaine de la Justice d’éviter de faire des modifications qui menaceraient
l’Etat de droit et la capacité de la Roumanie de lutter contre la criminalité
et la corruption.
Bogdan Matei, 04.04.2019, 13:10
Douche froide pour le gouvernement de
Bucarest, alors qu’il se trouve en plein exercice de son mandat à la tête du
Conseil de l’Union européenne. Mercredi, tant l’exécutif, que le parlement
communautaire ont demandé aux autorités roumaines de revenir sur ce qu’ils ont
appelé « le droit chemin » de la reforme en Justice et de s’abstenir
de prendre toute mesure qui pourrait affaiblir l’Etat de droit en Roumanie. Le
premier vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, a demandé
au gouvernement roumain de ne pas entreprendre des actions qui pouvaient nuire
au système judiciaire et de ne pas créer un climat d’impunité pour les hauts
fonctionnaires qui ont déjà été condamnés pour des faits de corruption.
« De tels actions obligeront la Commission à prendre des mesures, et ce de
manière urgente ! », a averti Timmermans. De surcroît, mercredi
toujours, 12 ambassades des partenaires et alliés les plus importants de la
Roumanie, parmi lesquels les Etats-Unis, la France et l’Allemagne, ont exprimé
conjointement leur inquiétude quant à la situation dans le pays. Dans une
lettre commune publiée sur les réseaux sociaux, les 12 ambassades requièrent
aux parties impliquées dans l’élaboration des décrets gouvernementaux dans le
domaine de la Justice d’éviter de faire des modifications qui menaceraient
l’Etat de droit et la capacité de la Roumanie de lutter contre la criminalité
et la corruption.
« Dans aucun Etat les ambassadeurs ne
font l’agenda du premier ministre », a répondu, promptement, la social
démocrate Viorica Dăncilă, cheffe du gouvernement de coalition du Parti social
démocrate et de l’Alliance des libéraux et des démocrates. Dans le même temps,
la première ministre roumaine s’est déclarée surprise par les remarques du
premier vice-président Timmermans. Elle a rappelé qu’il existe un groupe
d’experts de la Commission européenne et du ministère roumain de la Justice qui
se consultent fréquemment sur des thèmes liés aux reformes dans ce domaine. De
son côté, le ministre roumain de tutelle, Tudorel Toader, indépendant soutenu
par l’Alliance des libéraux et des démocrates, estime que les déclarations des
officiels communautaires ont pour enjeu les élections européennes du mois
prochain. Mais les analystes ne semblent pas partager pas son point de vue, vu que
les partis de l’Hollandais Frans Timmermans et de la Roumaine Viorica Dăncilă
font partie de la même famille des socialistes européens.
En revanche, l’opposition roumaine de droite a
salué la dureté des positions européennes sur la situation dans le pays. Le
Parti national libéral, principal parti d’opposition, a rappelé, à travers la
voix du député Ioan Cupşa, que les piliers de la politique extérieure roumaine
sont l’Union européenne, l’OTAN et le Partenariat stratégique avec les
Etats-Unis. Le député estime que les modifications des lois de la Justice pourraient
affaiblir la position de la Roumanie par rapport à ces partenaires essentiels. Le
leader de l’Union sauvez la Roumanie, Dan Barna, a affirmé que la déclaration
de Timmermans sur la situation de la justice en Roumanie était la plus dure
réaction de la Commission européenne de ces deux dernières années, depuis que
la gauche au pouvoir est accusée de vouloir, par des changements législatifs,
arrêter la lutte contre la corruption et asservir les magistrats, dans le seul
but de protéger ses membres ayant des démêlés avec la justice. (Trad. Elena
Diaconu)