Points de vue sur la loi de l’Education
Ceux qui avaient rêvé d’une cohabitation tranquille entre le président de droite et le gouvernement de gauche de Bucarest ont vu leurs espoirs s’en aller à vau-l’eau en 2018 aussi. Vu que 2019 est une année doublement électorale — avec les élections européennes, mais surtout la présidentielle — personne ne peut se faire au moins l’illusion que les hostilités cesseront, au contraire. Le premier épisode de confrontation entre les deux Palais a eu lieu les premiers jours de la nouvelle année. La conseillère d’Etat Ligia Deca a expliqué jeudi, au nom de M Iohannis, pourquoi le président avait décidé de renvoyer au parlement pour réexamen les modifications législatives stipulant la réduction du nombre d’heures de cours dispensées dans l’enseignement primaire et secondaire. En vertu de ces modifications, le nombre d’heures allouées aux disciplines dans les plans-cadre devrait être, en moyenne, de 20 par semaine dans l’enseignement primaire, de 25 au collège et de 30 heures hebdomadaires de cours au lycée. Selon la conseillère, l’acte réglementaire, adopté en l’absence d’une analyse d’impact, risque de produire des effets négatifs sur la communauté scolaire. Elle a fait état de la réduction du nombre d’heures « d’un coup de stylo », d’un processus « fait à la va-vite » et aussi de l’absence d’une stratégie et d’une vision sur le moyen et le long terme dans ce domaine essentiel pour l’avenir de la Roumanie. Ligia Deca :
Roxana Vasile, 04.01.2019, 12:49
Ceux qui avaient rêvé d’une cohabitation tranquille entre le président de droite et le gouvernement de gauche de Bucarest ont vu leurs espoirs s’en aller à vau-l’eau en 2018 aussi. Vu que 2019 est une année doublement électorale — avec les élections européennes, mais surtout la présidentielle — personne ne peut se faire au moins l’illusion que les hostilités cesseront, au contraire. Le premier épisode de confrontation entre les deux Palais a eu lieu les premiers jours de la nouvelle année. La conseillère d’Etat Ligia Deca a expliqué jeudi, au nom de M Iohannis, pourquoi le président avait décidé de renvoyer au parlement pour réexamen les modifications législatives stipulant la réduction du nombre d’heures de cours dispensées dans l’enseignement primaire et secondaire. En vertu de ces modifications, le nombre d’heures allouées aux disciplines dans les plans-cadre devrait être, en moyenne, de 20 par semaine dans l’enseignement primaire, de 25 au collège et de 30 heures hebdomadaires de cours au lycée. Selon la conseillère, l’acte réglementaire, adopté en l’absence d’une analyse d’impact, risque de produire des effets négatifs sur la communauté scolaire. Elle a fait état de la réduction du nombre d’heures « d’un coup de stylo », d’un processus « fait à la va-vite » et aussi de l’absence d’une stratégie et d’une vision sur le moyen et le long terme dans ce domaine essentiel pour l’avenir de la Roumanie. Ligia Deca :
« Une réduction si importante du nombre d’heures de cours se traduira, le plus probablement, par une vague de licenciements dans le système d’enseignement. Plus exactement, le projet de loi modifie l’article 66 de la Loi de l’éducation nationale, sans évaluer son impact sur le personnel. Cette loi ne comporte pas non plus de dispositions finales censées éclaircir à quel moment la mise en application des modifications apportées à l’article 66 de la Loi de l’Education nationale est prévue. »
Répondant aux critiques, la ministre de l’Education, Ecaterina Andronescu, a déclaré que le président était dans son droit de demander le réexamen de la loi. Elle a également précisé qu’il existe un ordre du ministre de la Santé qui recommande le nombre d’heures de cours, et que lorsque la loi de l’enseignement a été élaborée, il avait été tenu compte de la limite maximale, et pas de la limite minimale. Notons que, depuis des années déjà, l’Education fait l’objet de tentatives plus ou moins réussies de réforme de ceux qui ont assuré à tour de rôle la direction de ce secteur. En 2014, lorsqu’il est devenu président de la Roumanie, M Klaus Iohannis, lui-même professeur, avait promis une stratégie : « la Roumanie éduquée ». Le débat public à ce propos a été lancé à la fin de l’année dernière, soit après quatre années de mandat, pas avant de passer par les fourches caudines des critiques. Elle est si vague qu’elle ne donnera aucune solution concrète, ont avancé les critiques. Selon eux, la stratégie sera utilisée, en 2019, en tant que thème électoral, et de ce fait, elle sera extrêmement politisée. La Roumanie traverse un contexte plutôt plein de bruits que de solutions — ont conclu les critiques, qui dépeignent en fait l’environnement politique et social à chaque fois qu’il y a eu tentative de changer l’Enseignement pour le meilleur — des essais souvent infructueux.
( Trad.: Ligia)