Motion de censure contre le cabinet Dăncilă
Le Parti national libéral, l’Union Sauvez la Roumanie et le Parti du Mouvement populaire resserrent les rangs dans une nouvelle tentative de débarquer le gouvernement en place, formé des représentants des sociaux-démocrates et de l’Alliance des libéraux et des démocrates. La motion de censure avancée par les partis de droite, auxquels se sont ralliés les parlementaires sociaux-démocrates dissidents, a recueilli 163 signatures, un chiffre de beaucoup inférieur aux 233 votes nécessaires pour destituer le cabinet. D’où la grande réserve des observateurs quant aux chances de réussite de cette démarche.
Ştefan Stoica, 18.12.2018, 13:00
Le Parti national libéral, l’Union Sauvez la Roumanie et le Parti du Mouvement populaire resserrent les rangs dans une nouvelle tentative de débarquer le gouvernement en place, formé des représentants des sociaux-démocrates et de l’Alliance des libéraux et des démocrates. La motion de censure avancée par les partis de droite, auxquels se sont ralliés les parlementaires sociaux-démocrates dissidents, a recueilli 163 signatures, un chiffre de beaucoup inférieur aux 233 votes nécessaires pour destituer le cabinet. D’où la grande réserve des observateurs quant aux chances de réussite de cette démarche.
Intitulé « Ca suffit! Le gouvernement Dragnea – Dăncilă, une honte pour la Roumanie! », la motion a été lue devant le Parlement par le député libéral Pavel Popescu, qui a critiqué l’absence des membres du gouvernement et de Liviu Dragnea, président de la Chambre des députés et chef de file des sociaux-démocrates. « Le gouvernement marionnette de Liviu Dragnea, personnage poursuivi par la justice pénale, doit partir aujourd’hui même! Ce n’est pas une demande de l’opposition, mais une urgence nationale! » proclame la motion. « L’association de malfaiteurs dirigée par Liviu Dragnea, qui s’est installée à la tête de la Roumanie, a affaibli l’Etat pour l’assujettir, au moment où nous devons être plus forts que jamais. Nous affirmons fermement et en toute responsabilité que c’est dangereux pour les intérêts nationaux que le pays demeure entre les mains de cette association de malfaiteurs, qui détruit l’Etat de droit et sape la stabilité politique et économique de la Roumanie. » peut-on encore lire dans le texte de la motion.
Les signataires de la motion mettent en garde les parlementaires du pouvoir et ceux de l’Union démocratique des Magyars de Romanie, formation politique qui a conclu un protocole de collaboration avec la coalition gouvernementale, contre le fait que s’ils tentaient de sauver une nouvelle fois Liviu Dragnea, ils endosseraient une responsabilité historique, car ils auraient à choisir entre ce dernier et la Roumanie. Comme il fallait s’y attendre, le cheval de bataille c’est Liviu Dragnea, l’homme fort du PSD, contre lequel les juges ont prononcé des condamnations pénales et qui fait l’objet d’autres procès en cours. L’opposition le considère comme le coordinateur des efforts visant à subordonner la justice et le tient pour responsable des dérapages par rapports aux normes de l’Etat de droit.
La première ministre Viorica Dăncilă et les membres de l’Exécutif n’échappent pas non plus aux vives critiques de l’opposition. Celle -ci leur reproche d’être incompétents et d’avoir reporté après 2021 tous les engagements pris dans le cadre du programme de gouvernance. « Le vote favorable, affirme l’opposition dans le texte de la motion – est un vote pour la Roumanie, pour sauver le pays des griffes des voleurs et des incompétents, qui en épuisent les ressources et appauvrissent la population. Montrez que vous souhaitez que le mensonge et l’imposture n’aient plus leur place dans la politique roumaine! Affirmez votre volonté que la Roumanie soit représentée l’année prochaine au Conseil de l’UE par un gouvernement et par des ministres dont nous n’ayons pas honte et que l’on sauve le pays d’un effondrement économique prévisible! »
Aucun représentant du gouvernement n’a été présent pour rétorquer à l’opposition. Les parlementaires du pouvoir n’ont pas décidé pour l’instant s’ils choisiraient de ne pas voter ou bien de voter contre la motion. La semaine dernière, la cheffe du cabinet de Bucarest déclarait faire confiance aux partis membres de la coalition au pouvoir et n’avoir aucune émotion. L’Union démocratique des Magyars de Roumanie, qui pourrait renverser le rapport de force, a laissé entendre qu’elle ne soutiendrait pas la motion en l’absence d’une alternative politique clairement définie et d’une proposition pour le poste de premier ministre. (Trad. Mariana Tudose)