Opinions des Roumains sur leurs alliés
Bogdan Matei, 29.10.2018, 13:13
L’étude sociologique montre également que,
de l’avis de près de 60% des Roumains, le bouclier antimissile américain de
Deveselu (sud de la Roumanie) est bon pour le pays, alors que seulement 20%
pensent le contraire. En ce qui concerne la présence militaire étrangère en
Roumanie, 33% des sondés pensent que l’OTAN devrait augmenter les effectifs
déployés sur place, plus de la moitié d’entre eux trouvent que les chiffres
actuels ne doivent pas changer, tandis que 14% affirment que le nombre de
militaires alliés devrait baisser. Selon le même sondage réalisé par le Groupe d’études socio-comportementales
Avangarde, bien que 47% des personnes interrogées se disent favorables à une
amélioration des relations entre Bucarest et Moscou, 24% d’entre elles
affirment que la Roumanie devrait prendre encore de la distance vis-à-vis de la
Russie, et 31% désignent ce pays comme le plus grand ennemi extérieur de la
Roumanie.
Les analystes expliquent cette idiosyncrasie qui perdure par des
raisons historiques et actuelles. D’un côté, il y a le trésor roumain évacué vers
la Russie des tsars, alliée de l’Etat roumain pendant la première guerre
mondiale. Ce trésor n’a jamais été restitué par les régimes politiques qui se
sont succédé à Moscou ; il y a aussi l’annexion des territoires roumains
orientaux par l’URSS, suite à un ultimatum en 1940, et l’installation de la
dictature communiste à Bucarest, par les troupes soviétiques en 1945. D’autre
part, les Roumains sont inquiets de la rhétorique belliqueuse et de l’appétit
territorial ravivé de la Russie. L’étude sociologique fait savoir que 87% des sondés
veulent que le nouvel ambassadeur américain à Bucarest continue à soutenir la
lutte contre la corruption de la classe politique déclenchée par la Direction
nationale anti-corruption.
« Les Roumains se concentrent sur la corruption
de l’acteur politique et la combattre reste le thème principal de l’agenda
public des citoyens. Le soutien américain est bien vu par les Roumains »,
conclut le sociologue
Marius Pieleanu, directeur du groupe d’études qui a réalisé le sondage. (Trad. :
Ileana Ţăroi)