Justice après les protestations de l’été dernier
Les procureurs civils ont annoncé, jeudi, avoir identifié et retenu de nouvelles personnes parmi ceux qui, le 10 août dernier, avaient frappé des gendarmes. Convoquée par des organisations de la diaspora et marquée par des heurts entre certains des participants et les forces de lordre, la protestation a fini par être atomisée par lintervention musclée de la Gendarmerie. Des centaines de personnes, des deux camps, ont été blessées et plus dun millier de protestataires, pacifiques pour la majorité écrasante, dont des femmes et des enfants, ont inhalé des gaz lacrymogènes.
Bogdan Matei, 12.10.2018, 12:58
Les procureurs civils ont annoncé, jeudi, avoir identifié et retenu de nouvelles personnes parmi ceux qui, le 10 août dernier, avaient frappé des gendarmes. Convoquée par des organisations de la diaspora et marquée par des heurts entre certains des participants et les forces de lordre, la protestation a fini par être atomisée par lintervention musclée de la Gendarmerie. Des centaines de personnes, des deux camps, ont été blessées et plus dun millier de protestataires, pacifiques pour la majorité écrasante, dont des femmes et des enfants, ont inhalé des gaz lacrymogènes.
Selon un communiqué du Parquet près le Tribunal dinstance du Secteur 1 de Bucarest, qui mène lenquête dans une affaire pénale au sujet des actes de violence contre la Gendarmerie, deux hommes ont été retenus pour outrage et pour trouble à lordre public, voici deux mois. Vendredi, le tribunal a ordonné leur arrestation pour 30 jours. Lun deux est accusé davoir frappé un gendarme avec les pieds, et lautre, davoir employé un morceau de métal pour agresser physiquement un autre membre des forces de lordre. Peu de temps après le meeting, les enquêteurs avaient réussi à identifier aussi celui qui, au milieu dun groupe qui agressait physiquement une gendarmette, lui avait volé son pistolet. La ministre de lIntérieur, la sociale-démocrate Carmen Dan, accusait, toutefois, voici deux semaines, le fait que les procureurs ne convoquaient pas ceux qui avaient perpétré des violences pour les auditionner, même si la Police avait identifié des dizaines dagresseurs, et les éléments probatoires avaient été déposés au Parquet.
De lautre côté de la barricade, des protestataires pacifiques tombés victimes du déchaînement des gendarmes lancent des accusations similaires au pouvoir de gauche. Ils craignent que ce dernier ne bloque lenquête du Parquet miliaire au sujet des personnes responsables de lexcès de zèle des forces de lordre. En septembre, quatre personnages de la hiérarchie de la Gendarmerie ont été officiellement mis en accusation pour complicité dabus de fonctions et comportement abusif. Pourtant, les victimes souhaitent connaître aussi lidentité de ceux qui les ont frappées de coups de matraque, qui les ont foulées aux pieds et leur ont lancé des jets de gaz lacrymogènes à quelques centimètres du visage.
La semaine dernière, les violences de la protestation antigouvernementale et la situation de la justice et de lEtat de droit en Roumanie ont fait lobjet dun débat au Parlement européen, après avoir été examinées aussi par le lassemblée législative roumaine. La Chambre des députés a débattu la motion simple du Parti national libéral, le plus grand parti de lopposition de droite, à ladresse de la ministre de lIntérieur. Intitulée « Les matraques du parti social-démocrate à la figure de la démocratie roumaine », elle accusait Mme Carmen Dan davoir coordonné les actions répressives. Au parlement, la ministre a réitéré sa conviction que lintervention des gendarmes avait été légale et a assuré que les coupables des violences répondraient de leurs actes devant la loi. Cest aussi ce que la société civile et la presse de Bucarest demandent avec toujours plus dinsistance. (Trad.: Ligia)