Le ministre de l’Education a démissionné
Depuis jeudi, le portefeuille de lEducation est devenu vacant au gouvernement formé du Parti social-démocrate et de lAlliance des libéraux et des démocrates. Le ministre Valentin Popa a démissionné, son nom étant déjà pressenti dans léventualité dun remaniement gouvernemental qui pourrait avoir lieu le mois prochain. Ingénieur, universitaire, président de lUniversité de Suceava (nord-est), il avait été nommé en début dannée, au moment de linvestiture du cabinet de sa collègue sociale-démocrate Viorica Dăncilă.
Bogdan Matei, 28.09.2018, 13:22
Depuis jeudi, le portefeuille de lEducation est devenu vacant au gouvernement formé du Parti social-démocrate et de lAlliance des libéraux et des démocrates. Le ministre Valentin Popa a démissionné, son nom étant déjà pressenti dans léventualité dun remaniement gouvernemental qui pourrait avoir lieu le mois prochain. Ingénieur, universitaire, président de lUniversité de Suceava (nord-est), il avait été nommé en début dannée, au moment de linvestiture du cabinet de sa collègue sociale-démocrate Viorica Dăncilă.
Cest le deuxième ministre qui démissionne après que, le 31 août, le ministre de la Recherche, Nicolae Burnete, annonçait discrètement son départ, sans donner de détails sur ses motifs. Selon les spéculations de la presse, ce dernier était mécontent des fonds insuffisants alloués à son secteur et il aurait été lui-même visé par un remaniement potentiel. Par contre, la démission de M Popa a provoqué des rumeurs.
En Transylvanie, où vit la plus grande partie de la communauté magyare, forte de 1,2 millions de personnes, les instituteurs de cette ethnie étaient entrés en grève à la japonaise. Ils avaient annoncé leur décision de continuer à protester jusquà ce que lordonnance du gouvernement disposant que pour les élèves de primaire de lenseignement dispensé en hongrois, la classe de roumain soit effectuée par des professeurs de roumain. Le leader de lUnion démocrate magyare de Roumanie, Kelemen Hunor, a inclus ce thème à lagenda de la principale formation politique de la communauté et a exigé la révocation de Valentin Popa.
A défaut, a-t-il averti, le protocole de collaboration parlementaire entre lUnion et la majorité PSD – ALDE restait suspendu. « La langue roumaine et la Roumanie ne sont pas négociables » – a répliqué Popa, qui déclare avoir quitté ses fonctions justement parce quil nétait pas daccord avec la demande de lUDMR de modifier lordonnance. « La démission est une décision correcte », affirme, quant à lui, Kelemen Hunor, ajoutant que Popa devait assumer les conséquences des mesures qui auraient provoqué de la confusion pour des dizaines de milliers délèves, pour les enseignants et les parents. Le président de lALDE, Călin Popescu-Tăriceanu, a affirmé ne pas connaître les raisons qui ont conduit à la démission, mais que le leader de lUDMR lui avait déjà fait part de son mécontentement relatif à lenseignement de la langue roumaine dans les classes à enseignement dispensé en en langue maternelle.
Le PNL, dopposition, estime que la démission du ministre nest pas un geste dhonneur, mais dimpuissance, et que quel que soit son successeur, il aura un lourd héritage à gérer. Les analystes sont davis que les dessous de la démission de Popa sont purement arithmétiques. Suite à son poids parlementaire de 6%, lUDMR a souvent fait partie des cabinets de coalition de Bucarest, de droite comme de gauche, ces 20 dernières années. Et lorsquelle nest pas au gouvernement, lUnion vote généralement avec le pouvoir. Or, pour lhomme fort de la coalition, le leader social-démocrate Liviu Dragnea, les voix des parlementaires magyars pourraient devenir vitales, sur la toile de fond des désertions de plus en plus fréquentes de son propre parti. Et selon les commentateurs, le départ annoncé par Popa à lissue dune discussion en tête à tête avec Dragnea nest pas un hasard non plus. (Trad. Ligia Mihaiescu)