Compensations financières accordées pour les pertes causées par la peste porcine africaine
Ştefan Stoica, 14.09.2018, 16:21
En Roumanie, la peste
porcine africaine a touché 200 localités de 12 départements du pays. 900 foyers
ont été confirmés, pour la plupart dans le sud-est du pays. Le virus est pourtant
présent aussi dans 3 départements du nord-ouest, où il a été dépisté pour la
première fois il y a un an. Pour cette maladie animale il n’existe pas de
traitement, ni de vaccin, ce pourquoi tous les cochons des fermes paysannes et
des élevages touchés doivent être abattus. Des milliers d’animaux ont été tués.
Le virus ne menace pas la santé humaine, mais il est source d’importants dégâts
socio-économiques. L’effet de la dissémination de la maladie se fait d’ailleurs
déjà sentir. Nombre de familles qui élèvent des cochons se sont retrouvées sans
cette source de subsistance. Dans les grands élevages et les abattoirs, des
centaines de salariés ont été licenciés après l’abattage des animaux. Pour
dédommager les personnes licenciées, le gouvernement a décidé de leur accorder,
en supplément de l’allocation chômage, une compensation mensuelle non-imposable
d’environ 100 euros pendant 6 mois tout au plus. Le gouvernement a aussi
demandé à la Commission européenne une aide financière pour diminuer l’impact
économique de la peste porcine africaine. Le commissaire européen à
l’agriculture et au développement rural, Phil Hogan, a eu jeudi des entretiens
à ce sujet avec le premier ministre, Viorica Dăncilă, et avec le ministre
roumain de l’environnement, Petre Daea. Selon les données présentées par le
commissaire Phil Hogan, deux tiers des cochons élevés dans les fermes paysannes
de l’UE se trouvent en Roumanie. C’est pourquoi Bucarest et Bruxelles
collaborent pour améliorer les services de surveillance, de dépistage et de
contrôle de la maladie – affirmé Phil Hogan. L’arrêt de la production porcine
pour mettre en œuvre le programme lié à la peste porcine cause de grands
préjudices économiques. C’est pourquoi, les responsables de Bucarest
demanderont à l’exécutif communautaire une aide financière destinée aux
fermiers.
Par ailleurs, le ministre
de l’agriculture de Bucarest, Petre Daea, a annoncé que la Roumanie et la
Bulgarie voisine – pays touché, à son tour, par l’épidémie – envisageaient de
créer un centre de recherche sur la peste porcine africaine. Les recherches devront
permettre de découvrir l’origine de la maladie et de trouver des solutions pour
diminuer ses coûts et l’éradiquer complètement.
Le Service roumain de renseignement intérieur a
déclaré, de son côté, avoir transmis, dès juin 2016, aux autorités compétentes
– centrales et locales – des informations sur le danger de l’apparition de la
peste porcine africaine aux frontières du pays. 130 informations à ce sujet ont
été adressées entre juin 2016 et août 2018 – a précisé le principal service
secret roumain. Celui-ci a également transmis des informations sur le risque
d’apparition en Roumanie d’un autre virus, pouvant toucher, cette fois-ci, les
petits rongeurs. Ces dévoilements offrent des arguments supplémentaires à ceux
qui, le président roumain en tête, ont durement critiqué le gouvernement de la
coalition au pouvoir à Bucarest pour la façon dont il a géré la crise provoquée
par la peste porcine africaine.