Enquête sur les événements du 10 août
Les tenants et les aboutissants des événements violents survenus lors de la manifestation antigouvernementale de la diaspora, du 10 août dernier, à Bucarest, sont toujours loin d’être tirés au clair, malgré le temps écoulé depuis et les précisions de la ministre de l’Intérieur, Carmen Dan. Dans sa déclaration à la presse, dimanche soir, elle a présenté ses excuses aux protestataires et aux gendarmes qui ont eu à souffrir lors de ce meeting, avant de rappeler le déroulement des événements et de faire la synthèse de ce qu’elle a appelé les faux et les mensonges véhiculés par les médias et sur les réseaux sociaux.
Corina Cristea, 22.08.2018, 12:45
Les tenants et les aboutissants des événements violents survenus lors de la manifestation antigouvernementale de la diaspora, du 10 août dernier, à Bucarest, sont toujours loin d’être tirés au clair, malgré le temps écoulé depuis et les précisions de la ministre de l’Intérieur, Carmen Dan. Dans sa déclaration à la presse, dimanche soir, elle a présenté ses excuses aux protestataires et aux gendarmes qui ont eu à souffrir lors de ce meeting, avant de rappeler le déroulement des événements et de faire la synthèse de ce qu’elle a appelé les faux et les mensonges véhiculés par les médias et sur les réseaux sociaux.
Deux jours plus tard, durant son audition devant le Parlement, la ministre Carmen Dan allait reprendre le sujet des événements du 10 août, en précisant que le rapport élaboré par les structures compétentes qu’elle dirige serait mis à la disposition de la commission spécialisée de la Chambre des députés dès la finalisation de la procédure parlementaire. Carmen Dan a également souligné qu’en sa qualité de ministre de l’Intérieur elle n’avait pas eu d’attributions opératives pendant la manifestation, précisant qu’il y avait eu seulement une réunion informative avec les coordinateurs de l’action.: Lors de cette réunion qui n’a pas eu un caractère opératif, mais informatif, j’ai sollicité qu’un premier rapport de la mission me parvienne le lendemain même. Ce n’est pas au ministre d’éclaircir les aspects relevant de la mission, car il n’a pas la compétence légale d’intervenir dans les décisions opératives.
L’opposition de droite, qui estime que la ministre aurait dû présenter sa démission, a exprimé son mécontentement à l’égard du classement secret du document et du fait que le préfet de la capitale se soit absenté de l’audition. Voici ce que déclarait à propos de cette absence Victor Paul Dobre, représentant du PNL, principale formation politique de l’opposition: Un seul décideur s’est absenté aujourd’hui. Il s’agit du préfet de la capitale, celui-même qui, comme Mme la ministre nous l’a expliqué, a pris la décision, en consultant aussi le commandant du dispositif sur le terrain. Ceci étant, nous n’avons pas pu clarifier les motifs, ni le niveau de l’intervention et encore moins trouver la réponse à la question de savoir pourquoi les forces de l’ordre sont intervenues à 23.30h, alors que la décision avait été prise à 20h. N’oublions pas que le préfet n’est pas un personnage indépendant, mais le représentant du gouvernement au niveau de la capitale du pays.
Selon l’opposition, la ministre Carmen Dan tente d’étouffer l’affaire, de minimiser la responsabilité de la gendarmerie qui a usé de gaz lacrymogène et est intervenue brutalement contre les manifestants pacifiques. Plusieurs centaines de personnes ont déposé des plaintes contre les gendarmes. Pour sa part, le Parti social-démocrate, principale formation de la coalition au pouvoir, dénonce une tentative présumée de renverser par la force le gouvernement légitime. (Trad. Mariana Tudose)