La nécessité d’un nouveau modèle de croissance économique
Leyla Cheamil, 13.06.2018, 14:40
Le dernier rapport en date sur la transition, élaboré par les experts de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), a été présenté mardi, lors dune conférence organisée au siège de la Banque nationale de Roumanie. Matteo Patrone, directeur régional de la BERD, a affirmé que la croissance du PIB, qui dépasse le potentiel, est basée sur la consommation et alimentée par la hausse des salaires, sans aucune corrélation avec lamélioration de la productivité du pays. « Si elle veut poursuivre dans la voie de la convergence et éventuellement accélérer ce processus, la Roumanie, comme beaucoup dautres pays de la région, dailleurs, a besoin dun nouveau modèle de croissance économique, reposant sur linnovation et sur lintégration dans la chaîne des valeurs globales », a déclaré Matteo Patrone. Il a également exprimé sa conviction que la Roumanie se trouve déjà sur cette voie, grâce aux ressources humaines et à la technologie de pointe dont elle dispose dans des domaines tels linformatique et lindustrie aérospatiale.
Il existe, toutefois, une série déléments qui manquent ou qui nécessitent dêtre appuyés, tels les réformes structurelles, a précisé le directeur de la BERD. Selon lui, linfrastructure est un élément essentiel, vu son importance pour linclusion sociale et lintégration géographique, sa contribution à la croissance de la productivité et le fait quelle ouvre la voie vers le commerce et les investissements étrangers directs. Matteo Patrone a affirmé que dans les cinq ans à venir, le volume des investissements dans linfrastructure dont la région aurait besoin sélèverait à 40% du montant total des investissements, à savoir 1,9 mille milliards deuros. Se référant au réseau dautoroutes, il a rappelé le fait quavec ses 747 km la Roumanie nest pas très bien placée par rapport aux pays de la région. Il a pourtant souligné que des progrès avaient été enregistrés dans certains secteurs, dont ceux de lénergie et de leau. Dans ce contexte, il a mentionné linterconnexion avec les réseaux gaziers de la Bulgarie et de la Hongrie.
A son tour, léconomiste en chef de la Banque centrale de Romanie, Valentin Lazea, a affirmé que lon ne saurait sattendre à une croissance économique pour une durée indéfinie en labsence des réformes structurelles qui simposent. Valentin Lazea a mis en garde contre le fait que lun des coûts de la démocratie consiste en une certaine lenteur dans la prise de décisions et dans laccomplissement des choses et en un taux de croissance moins élevé que celui enregistré sous les régimes dictatoriaux. Léconomiste roumain a également précisé quil restait du travail à faire pour éliminer les décalages entre les différentes régions, entre les jeunes et les seniors quand il sagit de laccès au marché de lemploi ou bien les écarts de salaires entre femmes et hommes.