Point final dans l’affaire dite « Le Gala Bute »
Pour Elena Udrea, ancienne ministre du Développement dans le gouvernement de droite de Bucarest entre 2008 et 2012, les problèmes judiciaires sont devenus aigus avec le jugement définitif dans le dossier connu sous le nom « Le Gala Bute », où Bute est un boxeur roumain connu. Elle a été condamnée par la Haute Cour de cassation et de justice de Bucarest à six années de prison ferme et à 3 millions d’euros de dédommagements. Mme Udrea, renvoyée en justice en avril 2015, a été jugée coupable de corruption passive et d’abus de fonctions. L’enquête dans cette affaire avait également visé un ancien président de la Fédération roumaine de boxe, Rudel Obreja, condamné à cinq années de prison ferme, et un ancien ministre de l’Economie, Ion Ariton, qui a été acquitté. Les procureurs ont accusé Elena Udrea d’avoir utilisé illégalement des fonds publics pour financer un gala de boxe auquel avait participé l’ancien champion du monde Lucian Bute. Les autres mis en examen dans ce dossier qui ont reconnu leurs faits se sont vu infliger des peines avec sursis.
Florentin Căpitănescu, 06.06.2018, 13:29
Pour Elena Udrea, ancienne ministre du Développement dans le gouvernement de droite de Bucarest entre 2008 et 2012, les problèmes judiciaires sont devenus aigus avec le jugement définitif dans le dossier connu sous le nom « Le Gala Bute », où Bute est un boxeur roumain connu. Elle a été condamnée par la Haute Cour de cassation et de justice de Bucarest à six années de prison ferme et à 3 millions d’euros de dédommagements. Mme Udrea, renvoyée en justice en avril 2015, a été jugée coupable de corruption passive et d’abus de fonctions. L’enquête dans cette affaire avait également visé un ancien président de la Fédération roumaine de boxe, Rudel Obreja, condamné à cinq années de prison ferme, et un ancien ministre de l’Economie, Ion Ariton, qui a été acquitté. Les procureurs ont accusé Elena Udrea d’avoir utilisé illégalement des fonds publics pour financer un gala de boxe auquel avait participé l’ancien champion du monde Lucian Bute. Les autres mis en examen dans ce dossier qui ont reconnu leurs faits se sont vu infliger des peines avec sursis.
Après avoir appris le verdict, Elena Udrea a déclaré qu’il existe des juges et des procureurs qui « exécutent les ordres et les commandes des généraux du Service roumain de renseignements ». Elle reprend ainsi un ancien refrain dans lequel le Service, son ennemi préféré, la harcèle, alors qu’elle, l’innocence même, est sacrifiée sur l’autel de la Justice asservie. Par ailleurs, cette affaire rappelle pourquoi, alors qu’elle était au plus haut de sa puissance de décision, elle était considérée la femme fatale de la politique roumaine. Les relations spéciales qu’elle avait eues avec l’ancien président Traian Băsescu l’ont propulsée à des dignités ministérielles. Les analystes politiques estimaient à l’unisson que c’est grâce à cela qu’elle était en fait le n° 1 du gouvernement, avant le docile premier ministre qu’était Emil Boc, à une époque où la Roumanie faisait face à la crise économique et financière. Entre 2008 et 2012, la presse de Bucarest écrivait constamment que par l’immense influence qu’elle exerçait par ses fonctions au sein du gouvernement, le ministère du Développement gérait beaucoup de fonds. Beaucoup de projets, y compris de grande envergure, dépendaient d’Elena Udrea. Ses décisions étaient généralement favorables aux élus locaux du même bord qu’elle, soit du PDL, entre temps disparu.
Elle aussi est absente de la politique ces dernières années ; elle s’est retirée de sous la menace de ce jugement au Costa Rica, où elle aspire au statut de réfugiée politique. Les policiers roumains ont demandé délivrance d’un mandat d’arrêt européen et d’une demande de poursuites internationales à son nom. Apparemment, une destinée injuste pour celle qui, dans un entretien accordé récemment à une publication connue en Roumanie, déclarait « avoir fait plus que 99% des politiciens roumains ». (Trad.: Ligia)