9 Mai – Triple célébration en Roumanie
Le 9 mai est d’abord la fête de l’Indépendance d’Etat de la Roumanie. Proclamée par le Parlement de Bucarest en 1877 et confirmée sur le front de la guerre russo-turque de 1877-1878, l’indépendance a marqué non seulement la séparation entre la Roumanie et le pouvoir suzerain de l’époque, l’Empire ottoman, mais aussi la pierre angulaire de la Roumanie moderne, qu’allaient bâtir les rois Carol Ier et Ferdinand. C’est cette même dynastie royale roumaine qui a également joué un rôle crucial dans la victoire des Nations Unies sur l’Allemagne nazie durant la Seconde Guerre Mondiale.
Bogdan Matei, 10.05.2018, 13:40
Le 9 mai est d’abord la fête de l’Indépendance d’Etat de la Roumanie. Proclamée par le Parlement de Bucarest en 1877 et confirmée sur le front de la guerre russo-turque de 1877-1878, l’indépendance a marqué non seulement la séparation entre la Roumanie et le pouvoir suzerain de l’époque, l’Empire ottoman, mais aussi la pierre angulaire de la Roumanie moderne, qu’allaient bâtir les rois Carol Ier et Ferdinand. C’est cette même dynastie royale roumaine qui a également joué un rôle crucial dans la victoire des Nations Unies sur l’Allemagne nazie durant la Seconde Guerre Mondiale.
De l’avis des historiens, la décision du dernier souverain, le Roi Michel Ier, de sortir la Roumanie de l’alliance avec Adolf Hitler en 1944 pour rejoindre les alliés anglo-américains traditionnels a raccourci d’au moins six mois la Seconde conflagration mondiale. Condamnés par le communisme d’après la guerre à la terreur, à l’humiliation et à la pauvreté, les Roumains peuvent désormais célébrer pleinement la Fête de l’Europe grâce notamment à la révolution de 1989 et à l’admission à l’UE. Le 9 mai marque la capitulation du régime allemand nazi en 1945, ainsi que la déclaration par le biais de laquelle en 1950, le ministre français des Affaires Etrangères, Robert Schuman lançait le projet de l’Union Européenne d’aujourd’hui.
Dans le cadre d’une réception tenue mercredi, le président Klaus Iohannis a déploré le fait qu’à Bucarest, certains politiciens mettent en question le rôle et l’importance de l’Union, ignorent les bénéfices de l’appartenance à ce projet et suggèrent que la Roumanie aurait une sort meilleure en dehors de la famille européenne. Ecoutons Klaus Iohannis : « Ce que ces politiciens ne disent pas c’est qu’en l’absence de la démocratie, de l’Etat de droit et de lois justes, il n’y a pas de prospérité pour la majorité des citoyens. Sans ces éléments, il n’y a que des privilèges pour un groupe restreint au pouvoir. »
Dans un communiqué, la première ministre Viorica Dancila affirme à son tour que la Roumanie croit au projet européen et agit pour le soutenir et le développer. Le niveau de vie de Roumains a progressé constamment depuis l’adhésion du pays à l’espace communautaire, il y a 11 ans, souligne pour sa part Angela Cristea, cheffe de la représentation de la Commission Européenne à Bucarest.
Néanmoins, la Roumanie doit poursuivre les efforts pour faire lever le Mécanisme de Coopération et de vérification par lequel Bruxelles surveille la situation de la justice roumaine. Angela Cristea : « La Roumanie est entrée en ligne droite vers la fermeture du MCV. Certes, il est très important que les progrès enregistrés ces dernières années se poursuivent. Un autre dossier encore ouvert, c’est l’adhésion à la zone Schengen. La Roumanie remplit tous les critères d’adhésion, il s’agit désormais d’une décision politique. Donc l’effort à faire est d’ordre diplomatique, si vous voulez. Le 3e dossier à finaliser est celui de l’adhésion à la zone euro. C’est d’ailleurs le dossier le plus complexe et nous saluons le fait que la Roumanie ait fixé une date cible de l’adhésion, à savoir l’année 2024 », a déclaré Angela Cristea.
De plus, l’Exécutif communautaire est décidé de soutenir la Roumanie, y compris par le biais des fonds européens, pour qu’elle intègre la zone euro, a conclu Angela Cristea, représentante de la Commission Européenne à Bucarest. (Trad. Alex Diaconescu, Valentina Beleavski)