Pourquoi l’inflation a-t-elle explosé?
La Banque centrale de Roumanie n’a aucune influence sur les prix ou sur les politiques fiscales à part un dialogue qu’elle peut entamer afin de dénicher les meilleures solutions censées préserver l’équilibre économique, a fait savoir Mugur Isarescu lors d’une réunion organisée par la Chambre économique du Sénat. Le taux d’inflation a baissé ces trois dernières années grâce aux mesures de politique fiscale, a encore précisé le chef de la BNR : « Il est vrai que nos politiques monétaires se font de la maîtrise de l’inflation leur principal but, mais pour cela, on doit recourir à des instruments indirects. Nous, on n’a pas le droit d’entrer sur le marché comme si l’on entrait dans un magasin et dire au commerçant « pourquoi as-tu fixé ce prix ? » On n’a pas la force de changer les prix administrés tels que le gouvernement les a décidés. Du coup, tout ce que nous, on peut faire, est de mener la discussion, voir le dialogue afin de trouver le meilleur compromis censé équilibrer les choses sur le marché économique ».
Daniela Budu, 30.03.2018, 14:17
La Banque centrale de Roumanie n’a aucune influence sur les prix ou sur les politiques fiscales à part un dialogue qu’elle peut entamer afin de dénicher les meilleures solutions censées préserver l’équilibre économique, a fait savoir Mugur Isarescu lors d’une réunion organisée par la Chambre économique du Sénat. Le taux d’inflation a baissé ces trois dernières années grâce aux mesures de politique fiscale, a encore précisé le chef de la BNR : « Il est vrai que nos politiques monétaires se font de la maîtrise de l’inflation leur principal but, mais pour cela, on doit recourir à des instruments indirects. Nous, on n’a pas le droit d’entrer sur le marché comme si l’on entrait dans un magasin et dire au commerçant « pourquoi as-tu fixé ce prix ? » On n’a pas la force de changer les prix administrés tels que le gouvernement les a décidés. Du coup, tout ce que nous, on peut faire, est de mener la discussion, voir le dialogue afin de trouver le meilleur compromis censé équilibrer les choses sur le marché économique ».
Depuis le début de l’année, la Banque centrale de Roumanie a majoré à deux reprises le taux d’intérêt de sa politique monétaire de 1,75 à 2,25% dans une tentative de faire inscrire l’inflation déjà à la hausse, sur une pente descendante. C’est pour la première fois depuis ces dix dernières années que la BNR a adopté une telle décision. Fin 2017, le taux d’inflation est monté à 3,3% dans le contexte d’une hausse des prix des produits alimentaires et non alimentaires. Pour sa part, la Banque a révisé à la hausse les prévisions d’inflation pour la fin de l’année, en tablant sur une croissance de 3,5%. Quand aux autres pays de la région avec lesquels la Roumanie se compare, ceux-ci n’ont pas eu besoin de majorer leur taux d’intérêt – clé, puisque ni l’inflation, ni les monnaies locales n’ont connu d’évolutions négatives.
Mugur Isarescu disait: « A l’heure où l’on parle, le taux d’inflation annuel est d’1,8% en République Tchèque par rapport à un taux cible de 2%, d’1,4% en Pologne par rapport à un cible de 2,5% et d’1,9% en Hongrie, par rapport à un taux cible de 3%. En plus, dans ces trois Etats, on souhaite obtenir l’appréciation des monnaies nationales à la différence de la Roumanie où, dans le contexte d’une croissance significative du déficit de compte courant, on met de la pression pour la dévalorisation du leu ».
Tout en affirmant que les Etats susmentionnés affichent tous des excédents de compte courant, Mugur Isarescu a rappelé que la Roumanie a un déficit de 3,4% du PIB, le troisième le plus important de l’UE et que ce déficit risque de se creuser davantage. Dans ces conditions, la Banque centrale a adopté les mesures les plus appropriées, même si des voix l’accusent d’une intervention trop en force. Il y a même des experts financiers qui réclament une politique monétaire encore plus restrictive, dans le contexte des actuelles évolutions économiques extérieures. D’ailleurs, a ajouté le chef de la BNR, comme le FMI l’a déjà signalé, si la politique fiscale ne soutient pas celle monétaire, on risque de nous voir contraints à mettre en place de nouvelles majorations des taux d’intérêts. (trad. Ioana Stancescu)