L’avenir des relations Bucarest –Chisinau
A l’occasion du centenaire de l’Union de la Bessarabie avec la Roumanie, une atmosphère festive s’est emparée du Législatif de Bucarest qui a organisé une réunion solennelle remplie de discours patriotiques, réunion achevée sur l’adoption d’une déclaration officielle. Le Parlement considère comme entièrement légitime la volonté des citoyens de la République de Moldova qui soutiennent l’unification avec la Roumanie en tant que continuation naturelle du processus de développement et d’affirmation de la nation roumaine.
Roxana Vasile, 28.03.2018, 14:40
La Roumanie et ses citoyens sont et seront toujours prêts à répondre positivement à toute manifestation unioniste de la part des moldaves comme expression de leur volonté souveraine. Province à population majoritairement roumaine, occupée par l’Empire des Tsars pendant quelque 106 ans, la Bessarabie s’est réuni à la mère patrie, la Roumanie en 1918. L’Union soviétique a ré-annexé cette région suite à un ultimatum en 1940 pour créer sur une partie de son territoire, l’actuelle République de Moldova. Ecrasé et nié à l’époque de l’URSS, l’élément roumain a été perverti par l’invention d’une langue et d’une identité moldaves, différentes de celles roumaines. En 1992, les autorités de Moscou ont soutenu avec des troupes les séparatistes pro-russes de la région de Transnistrie. Puis à l’occasion de chaque scrutin électoral, une lutte acerbe se déroule entre les politiciens qui tablent sur l’intégration européenne et ceux qui souhaitent remettre la République de Moldova dans l’aire d’influence russe. La situation est compliquée et la réunification avec la Roumanie n’est qu’une question de temps, affirme aussi le directeur de l’Institut de Sciences politiques et de relations internationales de l’Académie roumaine, Dan Dungaciu :Son : « Si un jour, les citoyens de la République de Moldova souhaitaient unifier leur pays avec la Roumanie, cela se ferait seulement dans le respect des normes internationales et des accords d’Helsinki portant sur l’inviolabilité des frontières et la légitimité d’un geste issu de la volonté des deux parties. Bucarest a tendu la main à son voisin. Pour sa part, Chisinau adopte une approche différente, comme on a eu l’occasion de le remarquer lors de la réunion solennelle du Parlement roumain. Le message des dirigeants moldaves en visite en Roumanie a été sans équivoque : la République de Moldova s’intéresse en tout premier lieu à la réintégration de la Transniestrie, perdue en 1992. Après, toute discussion au sujet d’une union avec la Roumanie doit reposer sur un référendum. Il faudrait organiser une consultation populaire pour laisser aux citoyens moldaves l’occasion de prendre la décision ». Dans l’attente d’une éventuelle union, les responsables politiques de Bucarest se font une priorité du renforcement de la coopération roumano- moldave et du soutien que Bucarest accorde au parcours européen et euro- atlantique de son voisin, le plus pauvre Etat du vieux continent. La politique de la main tendue mise en place par Roumanie est d’autant plus importante que la société moldave est divisée et que la propagande russe demeure très agressive.