Un Roumain gagne l’Ultra marathon arctique
L’hymne de la Roumanie s’est fait entendre, jeudi dans la nuit, au Cercle polaire. Tiberiu Uşeriu a gagné, pour la 3e année de suite en tout autant de participations, 6633 Arctic Ultra, le marathon le plus dur de la planète. Il a franchi la ligne d’arrivée après 7 jours et 5 heures après le commencement de la course. Cette année, pour la 10e édition, il a eu 617 km, une soixantaine de plus par rapport à l’édition 2017. Le 8 mars, 23 téméraires, dont quatre représentants de la Roumanie, avaient pris le départ. Trois d’entre eux – Levente Polgar, Florentina Iofcea et Avram Iancu – ont abandonné en raison des conditions météo extrêmes : il a neigé, le vent était violent, et les températures étaient inférieures à -50°.
Roxana Vasile, 16.03.2018, 13:10
L’hymne de la Roumanie s’est fait entendre, jeudi dans la nuit, au Cercle polaire. Tiberiu Uşeriu a gagné, pour la 3e année de suite en tout autant de participations, 6633 Arctic Ultra, le marathon le plus dur de la planète. Il a franchi la ligne d’arrivée après 7 jours et 5 heures après le commencement de la course. Cette année, pour la 10e édition, il a eu 617 km, une soixantaine de plus par rapport à l’édition 2017. Le 8 mars, 23 téméraires, dont quatre représentants de la Roumanie, avaient pris le départ. Trois d’entre eux – Levente Polgar, Florentina Iofcea et Avram Iancu – ont abandonné en raison des conditions météo extrêmes : il a neigé, le vent était violent, et les températures étaient inférieures à -50°.
Le seul Roumain resté dans la compétition a été Tiberiu Uşeriu, qui a été le premier dès le début et a réussi à être leader jusqu’à la fin. Complètement épuisé et mort de faim, avec une démarche en zigzag et meurtri par le froid, avec des douleurs de dos insupportables, mais portant le drapeau de la Roumanie dans ses mains, il a franchi la ligne d’arrivée sous les hourrahs des organisateurs, qui l’ont embrassé et félicité. Il n’a pas tourné la tête dans leur direction, l’effort aurait été trop grand ! Puis, les médecins l’ont examiné. Jambes enflées, mais sans engelures, plus aucune couche de peau sur les talons, voilà ce qu’ils ont vu. He is OK, il va bien, ont-ils déclaré. Le deuxième classé, l’Irlandais Paul Deasy, était 80 km derrière notre compatriote.
Tiberiu Uşeriu, 44 ans, considéré maintenant un grand athlète, a une histoire de vie digne d’un film d’Hollywood. Nous l’apprenons dans les pages de son livre autobiographique, « 27 pas ». Il parle de sa vie sans détours, des braquages à main armée et de la tentative d’assassinat qui lui ont valu une condamnation à plus de 20 années de prison ferme, mais aussi de la course qui l’a rendu célèbre et de la réhabilitation apportée par un projet.
Depuis quelques années, Tiberiu Uşeriu dirige, avec son frère, Tăşuleasa Social, une des ONGs de protection de la nature les plus importantes de Roumanie. 25.000 personnes se sont jointes à eux au fil du temps pour des actions de volontariat des plus difficiles. Ils ont réhabilité, entre autres, la Via Maria Theresia, une ancienne route de montagne des Carpates Orientales, construite du temps de l’Empire d’Autriche-Hongrie. Annuellement, une des compétitions d’Ultra marathon les plus en vue d’Europe de l’Est a lieu là-bas.
Parallèlement, Tiberiu Uşeriu a commencé à courir en 2012 ; ses performances au Cercle polaire sont d’autant plus étonnantes que ses entraînements sont plutôt de fraîche date. Il dit de lui qu’il ne se soumet pas aux règles, mais les adapte à sa nature. Rebelle avec une vie extrêmement dure et aventureuse, Tiberiu Uşeriu a fait de la course une manière d’affronter ses propres démons et de s’en débarrasser. Après sa nouvelle performance au Cercle polaire, il est attendu en Roumanie le 22 mars. (Trad. : Ligia Mihaiescu)