Motion simple contre la ministre du Travail
Le transfert intégral des contributions sociales à la charge de l’employé à compter du 1er janvier 2018 a provoqué la baisse des revenus d’une bonne partie des Roumains. Conformément à des estimations non officielles, quelque deux millions de personnes seraient concernées, notamment dans le secteur privé, là où l’Etat ne peut pas imposer la majoration des salaires bruts, mais aussi dans le système public, où la nouvelle loi de la grille unique des salaires vient d’entrer en vigueur.
Corina Cristea, 20.02.2018, 13:14
Le transfert intégral des contributions sociales à la charge de l’employé à compter du 1er janvier 2018 a provoqué la baisse des revenus d’une bonne partie des Roumains. Conformément à des estimations non officielles, quelque deux millions de personnes seraient concernées, notamment dans le secteur privé, là où l’Etat ne peut pas imposer la majoration des salaires bruts, mais aussi dans le système public, où la nouvelle loi de la grille unique des salaires vient d’entrer en vigueur.
L’année dernière, la ministre de l’Emploi, la sociale-démocrate Lia Olguta Vasilescu, assurait les Roumains qu’elle allait respecter les promesses faites durant la campagne électorale, qui évoquaient des majorations salariales et qui ont propulsé le PSD en première position au scrutin législatif de 2016. Dans le cas des employés de l’Etat, ceux-ci ont bénéficié d’une majoration de 25%, mais ses effets ont été annulés par le transfert des contributions sociales et par l’élimination de certains bonus dans le cas d’autres fonctionnaires.
Dans le secteur privé, les choses s’avèrent même plus compliquées, car une partie des patrons ont décidé de ne pas majorer les salaires et de bénéficier ainsi d’un allégement de leurs charges sociales. Sur la toile de fond de ces mécontentements, une soixantaine de députés libéraux ont déposé une motion simple à l’encontre de la ministre du Travail. Ses signataires affirment que par les lois et les décrets gouvernementaux qu’elle a soutenus, Lia Olguta Vasilescu a généré du chaos tant dans le secteur public que dans le secteur privé. De l’avis des libéraux, une démission de la ministre s’impose. Ecoutons le député Dan Vâlceanu : « Votre propre incompétence à fait surface et vous avez continué à défier la population. Expliquez aux plus de deux millions de Roumains ayant touché moins d’argent au mois de janvier pourquoi vos initiatives ont eu des effets positifs sur le papier, mais négatifs dans leurs poches », a martelé l’élu libéral.
La ministre du Travail a affirmé lundi durant le débat au Parlement de la motion que les estimations des libéraux n’étaient pas correctes. Elle a toutefois concédé que la loi des salaires n’était pas parfaite, mais expliqué que l’acte réglementaire respectait le principe à travail égal, salaire égal. Lia Olguta Vasilescu : « Certes, pour moins de 3% des salariés de la fonction publique, des ajustements ont dû être effectués, en raison notamment de ce principe. Mais n’oublions pas que les autres 97% des salariés de l’Etat gagneront suite à la mise en application de cette loi ».
Malgré les efforts de l’opposition, les mesures appuyées par la ministre de l’Emploi provoquent de l’instabilité dans le milieu économique est sont perçues avec une bonne dose de méfiance par les patrons. Par ailleurs, les représentants de la coalition gouvernementale formée par le Parti social-démocrate et l’Alliance des libéraux et des démocrates ont rappelé que les initiateurs de la motion étaient justement ceux qui en 2009, sur toile de fond de crise économique, avaient rendu possibles des coupes salariales de 25% sur l’ensemble du secteur public. (Corina Cristea)