Le dossier Schengen
Prévue initialement pour 2011, l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace de libre circulation, a maintes fois été ajournée, les Pays-Bas étant le principal opposant à cela. Les raisons invoquées à travers le temps étaient liées notamment au fait que les autorités de Bucarest n’avaient pas réussi à accomplir les objectifs assumés dans le cadre du Mécanisme de coopération et de vérification (MCV), par lequel la Commission suit le cours de la Justice en Roumanie dès son adhésion à l’UE, en 2007. Toutefois, formellement, il ne faudrait pas faire de connexion entre l’adhésion à l’espace Schengen et ce Mécanisme.
Mihai Pelin, 09.02.2018, 12:52
Pour les autorités de Bucarest le sujet continue de présenter un intérêt majeur. Le ministre roumain délégué aux Affaires européennes, Victor Negrescu, affirmait que la Roumanie pourrait, à la rigueur, aller chercher justice ailleurs. On peut demander que la question soit soumise au vote soit lors du Conseil Justice et Affaires intérieures, dans la seconde partie de l’année en cours, soit durant la présidence semestrielle du Conseil de l’UE, en 2019, a déclaré Victor Negrescu dans un entretien à Radio Roumanie.: Si la Roumanie soumet au vote son adhésion, elle le fera en étant sûre de la réussite. Nous ne voulons pas, comme cela est arrivé par le passé à d’autres Etats, être en situation de devoir retirer le vote. Bref, la question est soumise au vote et la décision est positive, ou bien on va chercher justice là où il le faut lorsqu’un Etat n’est pas respecté.
L’admission de la Roumanie dans l’espace Schengen est stipulée dans le Traité d’adhésion et elle remplit tous les critères requis, précise le ministre Victor Negrescu.: Je crois qu’il faut partir de la réalité que la Roumanie remplit tous les critères. Nous sommes en train d’élaborer une stratégie cohérente en ce sens, avec des résultats palpables. Nous pensons que la Roumanie a le droit d’entrer dans l’espace Schengen et ce droit est de nature politique et juridique. Nous sommes disposés à discuter avec les Etats partenaires, bien qu’il n’y ait pas d’arguments contre notre adhésion.
La semaine dernière, ce sujet a figuré à l’agenda des discussions menées à Bruxelles par le président roumain Klaus Iohannis avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Ce dernier a déclaré que, si les lois de la Justice entraient en vigueur telles qu’elles ont été votées par le Parlement de Bucarest, les discussions sur l’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen et celles sur la levée du Mécanisme de coopération et de vérification auraient lieu en d’autres termes. M. Juncker a estimé que l’Etat de droit avait fait des progrès remarquables en Roumanie et que la Commission n’accepterait pas de recul. (Trad.Mariana Tudose)