Controverses autour des salaires
Deux projets gouvernementaux, portant sur les salaires dans le secteur public et respectivement sur la modification du Code fiscal, se matérialiseront en 2018. Les salariés craignent que les documents en question soient insuffisamment préparés par la coalition gouvernementale de gauche, formée du Parti social-démocrate et de l’Alliance des démocrates te des libéraux.
Ştefan Stoica, 02.11.2017, 13:25
Deux projets gouvernementaux, portant sur les salaires dans le secteur public et respectivement sur la modification du Code fiscal, se matérialiseront en 2018. Les salariés craignent que les documents en question soient insuffisamment préparés par la coalition gouvernementale de gauche, formée du Parti social-démocrate et de l’Alliance des démocrates te des libéraux.
Le dialogue social s’est tendu ces derniers jours. Bogdan Hossu, le leader de la confédération syndicale Cartel Alfa, qui est le critique le plus véhément des mesures préconisées, a mis en garde contre les graves défaillances du projet de modification du Code fiscal stipulant le transfert des contributions sociales à la charge de l’employé, lequel causerait des pertes salariales à quelque 2 millions de personnes.
Cartel Alfa a sollicité la démission de la ministre du Travail, Lia Olguţa Vasilescu, qu’elle accuse de désinformation et de mensonge au sujet des effets qu’entraînerait sur les salaires le transfert des contributions sociales à la charge des employés. Cette même organisation syndicale affirme que l’on a affaire à l’une des pires lois salariales jamais élaborées, car elle ne fait qu’amplifier l’iniquité et le déséquilibre dans le secteur public.
En réplique, la ministre Olguţa Vasilescu a exhorté ironiquement les syndicalistes à apprendre les mathématiques. Elle a assuré que les nouvelles dispositions fiscales n’amèneraient pas de baisses salariales et a adressé, à son tour, des critiques au président de la Confédération syndicale Cartel Alfa, Bogdan Hossu.
Lia Olguţa Vasilescu : « Comme à chaque fois, M. Hossu dénature nos paroles. Il l’a fait hier aussi, en interprétant à sa façon les déclarations des représentants des patronats. Lorsque le premier ministre leur a demandé s’ils envisageaient de diminuer les salaires, ils ont tous répondu non catégoriquement ».
Une autre organisation syndicale importante, le Bloc national syndical, attire l’attention sur le fait qu’il n’y a aucune certitude que les salaires nettes soient maintenus au niveau d’avant le transfert des contributions sociales à la charge de l’employé, tant que rien n’oblige l’employeur à majorer les revenus salariaux nets de l’équivalent des contributions qu’ils paient actuellement en monnaie nationale. Les patronats évitent de s’impliquer dans le conflit ouvert entre le gouvernement et les syndicats. Le blocage du dialogue social n’est pas pour autant une solution, mais les hommes d’affaires recommandent à l’Exécutif de bien réfléchir, de ne pas prendre de décision à la hâte, de se donner le temps d’en évaluer l’impact.
Voici ce que déclarait Dragoş Anastasiu, représentant de l’Association patronale « Coalition pour le développement de la Roumanie » : « Il est temps de nouer un dialogue réel et de se donner un répit pour faire une analyse, élaborer une étude d’impact et arriver à un consensus. Rien ne presse, car l’économie suit une courbe ascendante ».
La « Coalition pour le développement de la Roumanie » soutient que ce n’est pas le milieu des affaires qui a demandé le transfert des contributions sociales de l’employeur à l’employé. En plus, affirment ses représentants, cette mesure risque d’entraîner la hausse des salaires bruts, ce qui anéantirait la compétitivité de la Roumanie. (Trad. Mariana Tudose)