Démissions gouvernementales
La vice-première ministre Sevil Shhaideh, la ministre des Fonds européens, Rovana Plumb, et le ministre des Transports, Razvan Cuc, ont décidé de quitter l’exécutif du social-démocrate Mihai Tudose. C’est ce dernier qui avait en fait demandé aux deux premières de démissionner, contre l’opinion de la majorité des cadres au sommet du parti. Mihai Tudose a invoqué les préjudices d’image générés par l’implication des deux ministres dans un dossier de corruption.
Ştefan Stoica, 13.10.2017, 13:18
La vice-première ministre Sevil Shhaideh, la ministre des Fonds européens, Rovana Plumb, et le ministre des Transports, Razvan Cuc, ont décidé de quitter l’exécutif du social-démocrate Mihai Tudose. C’est ce dernier qui avait en fait demandé aux deux premières de démissionner, contre l’opinion de la majorité des cadres au sommet du parti. Mihai Tudose a invoqué les préjudices d’image générés par l’implication des deux ministres dans un dossier de corruption.
Et pourtant, le chef du cabinet de Bucarest ne voit pas dans ces départs une victoire personnelle et nie l’existence d’un conflit majeur parmi les sociaux-démocrates. Mihai Tudose: « Tant Sevil Shhaideh que Rovana Plumb m’ont présenté leur démission juste après avoir été citées par le Parquet anticorruption. Nous avons réussi à arrêter cette démarche pour ne pas créer de la dégringolade dans le gouvernement. Mais les deux collègues ont épuisé leur patience. A propos de la guerre, oui, j’ai déclaré démissionner si le parti me le demandait ou si je constatais mon incapacité à mettre en oeuvre le programme de gouvernance. Il n’y a pas eu de guerre, il n’y a aucun gagnant, nous essayons après cette longue soirée de faire du parti le gagnant de toute cette histoire au profit du gouvernement et du pays », a déclaré Mihai Tudose.
Pour sa part, Liviu Dragnea, l’homme fort du PSD, affirme que les troubles internes étaient une conséquence d’une série d’erreurs de communication entre celui-ci et le premier ministre. Liviu Dragnea : « On a mal communiqué les uns avec les autres. C’est ce que j’assume et je crois que c’est ce qu’il assume lui aussi. Nous ne pouvons plus faire de telles erreurs, créer de telles situations-limite pour le parti, pour la coalition gouvernementale, pour la majorité et pour le gouvernement. Mais ce que je veux transmettre en tant que président du parti, c’est qu’aucune institution, quelle que soit sa nature, ne pourra subjuguer le parti dans son activité politique et gouvernementale », a martelé Liviu Dragnea qui par ses propos accuse carrément la DNA de miner le PSD et le gouvernement.
C’est une opinion partagée aussi par le président de l’ALDE, Calin Popescu-Tariceanu, partenaire dans la coalition gouvernementale :« Toutes les accusations que le Parquet anticorruption fait actuellement doivent être examinées très attentivement et selon nous il est inacceptable que la DNA change la composition du gouvernement de la Roumanie à son gré », a déclaré Calin Popescu-Tariceanu.
En échange, les déclarations du président roumain Klaus Iohannis viennent soutenir la démarche du premier ministre Mihai Tudose de remplacer les ministres confrontés à des problèmes de nature pénale. Klaus Iohannis : « Je crois que le premier ministre souhaite avoir une équipe performante. Par ailleurs, les Roumains et moi-même, nous attendons toujours que le PSD présente des résultats palpables, une année après avoir remporté le scrutin législatif », a précisé Klaus Iohannis.
Le PSD a évité de justesse une nouvelle crise interne qui pourrait être extrêmement dangereuse. Cet été, l’insoumission du premier ministre de l’époque, Sorin Grindeanu, envers Liviu Dragnea a obligé la majorité parlementaire à entreprendre une démarché unique dans l’histoire du pays : renverser son propre cabinet via une motion de censure. Et de l’avis des analystes politiques, pour Liviu Dragnea il était impossible d’utiliser la même arme une deuxième fois. (Ştefan Stoica)