Dialogue roumano-croate au sommet
La Croatie soutiendra l’entrée de la Roumanie dans l’espace Schengen. En visite d’Etat à Bucarest, la présidente croate, Kolinda Grabar-Kitarović, a fait cette déclaration à l’issue de son entretien avec le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis. Dans sa démarche, Zagreb, qui aspire aussi à accéder à l’espace européen de libre circulation, s’appuie sur les récentes affirmations du président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker.
Roxana Vasile, 03.10.2017, 14:08
La Croatie soutiendra l’entrée de la Roumanie dans l’espace Schengen. En visite d’Etat à Bucarest, la présidente croate, Kolinda Grabar-Kitarović, a fait cette déclaration à l’issue de son entretien avec le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis. Dans sa démarche, Zagreb, qui aspire aussi à accéder à l’espace européen de libre circulation, s’appuie sur les récentes affirmations du président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker.
« Le moment est venu de ramener la Roumanie et la Bulgarie dans la zone Schengen. La Croatie aussi doit rejoindre l’espace Schengen, quand elle aura rempli les conditions techniques. » – affirmait le haut responsable bruxellois à la mi-septembre ; et il a ajouté que cela devait se produire, si l’Union européennes voulait unir plutôt que diviser notre continent. A la différence de Zagreb, Bucarest satisfait depuis longtemps déjà à tous les critères techniques d’accès à l’espace de libre circulation.
Cependant, plusieurs Etats membres s’opposent à ce développement et lient l’entrée des Roumains dans Schengen à l’élimination du Mécanisme de vérification et de coopération, portant principalement sur la justice. Or, la présidente de la Croatie, Kolinda Grabar-Kitarović, est en faveur de la levée de cet instrument de surveillance de la réforme dans ce domaine. Par ailleurs, Bucarest et Zagreb souhaitent approfondir leurs relations bilatérales et mieux coordonner leurs actions au sein de l’UE et de l’OTAN. Les relations économiques entre les deux pays peuvent également faire l’objet d’une amélioration substantielle, et le sommet de l’Initiative des trois mers, qui sera accueilli par la Roumanie, l’année prochaine, sera une occasion d’aller en ce sens.
Le président roumain Klaus Iohannis a précisé que: «Je proposerai de dresser une liste courte de projets d’infrastructure faisables, agréés par tous les participants, que nous pourrions soumettre, par la suite, à la Commission européenne et demander des fonds de cohésion, car il serait précisément question de ça. » La présidente croate Kolinda Grabar-Kitarović a insisté sur le développement de l’infrastructure dans la région. « C’est une question impérative pour nos Etats, pour qu’il n’y ait pas d’Europe à deux vitesses, mais une Europe qui pense à un renforcement de sa position et au développement économique de tous ses membres » – a ajouté l’hôte de Zagreb, lors d’une conférence de presse commune avec Klaus Iohannis. Celui-ci l’a complétée en fournissant quelques exemples qui se passent de commentaires: si une personne voulait se rendre en voiture de Bulgarie en Pologne, elle constaterait qu’un tel déplacement n’est pas facile et qu’il prend beaucoup de temps. Même constat si elle prenait le train.
Dans le même temps, dans le secteur de l’énergie, des initiatives existent entre l’Est et l’Ouest, mais elles sont moins nombreuses entre le Nord et le Sud. Or, le but du sommet de l’Initiative des trois mers est de réaliser des corridors routiers, ferroviaires et énergétiques qui relient entre elles les mers Adriatique, Noire et Baltique.