Accises et prix des carburants
Ce vendredi en Roumanie, la taxe sur les carburants a été majorée de 16 bani (environ 3,5 centimes d’euro) par litre, une nouvelle majoration identique étant prévue pour le 1er octobre prochain. Cette mesure, censée augmenter les recettes budgétaires, a été prise après l’élimination, en début d’année, de la taxe supplémentaire de 7 centimes d’euro par litre.
Florentin Căpitănescu, 15.09.2017, 13:36
Ce vendredi en Roumanie, la taxe sur les carburants a été majorée de 16 bani (environ 3,5 centimes d’euro) par litre, une nouvelle majoration identique étant prévue pour le 1er octobre prochain. Cette mesure, censée augmenter les recettes budgétaires, a été prise après l’élimination, en début d’année, de la taxe supplémentaire de 7 centimes d’euro par litre.
En outre – explique le ministre des Finances, Ionuţ Mişa, la Roumanie a affiché cet été le prix de l’essence le plus bas et le troisième plus bas prix du gasoil sur l’ensemble de l’Union européenne. Il a également précisé que la décision d’opérer une majoration en deux étapes était censée amortir le choc répercuté sur la consommation, qui pourrait déterminer une hausse des prix sur le marché. Les analystes financiers ne partagent pas ce point de vue et avertissent de l’effet domino que cette mesure entraînera à coup sûr au niveau de l’économie.
L’analyste économique Cristian Păun explique: « Une augmentation de la taxe sur les combustibles se reflètera dans les prix. Les combustibles sont impliqués dans la fabrication des produits, ainsi que dans le transport des marchandises et des personnes. Prenons un produit qui se trouve sur l’étagère d’un magasin : on a utilisé des combustibles pour le fabriquer, pour le transporter jusqu’au magasin et nous, les clients, nous avons utilisé, nous aussi, des combustibles pour aller l’acheter. Cette taxe supplémentaire reflète uniquement une situation de crise au niveau du budget d’Etat, elle ne peut avoir l’effet escompté que sur le court terme, alors que sur le long terme elle est préjudiciable, car elle ne stimule le développement d’aucun secteur. »
L’Union nationale du patronat roumain (UNPR) partage cet avis, désapprouvant fermement l’introduction de la taxe supplémentaire sur les carburants. Elle estime que les prix des biens et des services augmenteront, risquant d’entraîner une tendance inflationniste après une stabilité relative des prix. L’Union du patronat avertit que l’application de cette mesure fera disparaître des sociétés de transport, déterminant une perte d’emplois. Le mécontentement des transporteurs est amplifié par le fait que, ces derniers temps, avant donc l’introduction de la taxe supplémentaire, les prix des carburants à la pompe avaient augmenté, à leur avis de manière injustifiée.
Afin de calmer les esprits, le premier ministre Mihai Tudose a annoncé que le gouvernement abordera cette question la semaine prochaine. De l’avis des spécialistes, il s’agirait d’une majoration artificielle, imposée par les grandes chaînes de stations-service du pays et non pas par l’évolution du prix du brut au niveau mondial.