Rapport national sur l’immunisation et les vaccins
Les huit mille cas de rougeole, dont une trentaine débouchant sur des décès, ont porté la Roumanie parmi les cinq pays comptant, à eux seuls, 80% des cas confirmés de cette maladie à l’échelle mondiale, selon l’Organisation mondiale de la santé. A ce jour, plus de 220 mille enfants roumains n’ont pas été vaccinés contre la rougeole, a constaté le gouvernement roumain.
Roxana Vasile, 27.07.2017, 13:16
Les huit mille cas de rougeole, dont une trentaine débouchant sur des décès, ont porté la Roumanie parmi les cinq pays comptant, à eux seuls, 80% des cas confirmés de cette maladie à l’échelle mondiale, selon l’Organisation mondiale de la santé. A ce jour, plus de 220 mille enfants roumains n’ont pas été vaccinés contre la rougeole, a constaté le gouvernement roumain.
Face à cette situation, le chef de l’exécutif, Mihai Tudose, a demandé au ministre de la Santé, Florian Bodog, un rapport détaillé sur la situation globale de la vaccination dans le pays. Il a également exigé le départ de cinq chefs de Directions départementales de Santé publique ainsi que de leurs adjoints, auxquels il reproche la mauvaise gestion de la campagne de vaccination contre la rougeole. Dans ces cinq départements, le taux d’immunisation est, effectivement, en dessous de 50%, tandis que la Roumanie s’est engagée à immuniser sa jeune population à au moins 95%. Le premier ministre a également montré du doigt les parents qui refuse de faire vacciner leurs petits, craignant des effets secondaires supposés.
Dans ces conditions, les institutions de l’Etat, y compris la Protection de l’enfance, devraient avoir leur mot à dire, a dit Mihai Tudose : « A mon avis, le parent qui refuse de faire vacciner son enfant met en danger la vie du petit. Il décide lui-même pour cet enfant s’il fait de la polio ou pas, de la rougeole ou pas, s’il meurt ou pas. Je suis désolé, mais d’autres parents sont déchus de leurs droits pour des faits moins graves que tout cela. Quand un géniteur condamne pratiquement son enfant à mort, je ne sais plus dans quelle mesure nous pouvons toujours parler de droits parentaux ».
Selon le rapport du ministère de la Santé, l’épidémie de rougeole de Roumanie comporte un risque de mortalité de quatre personnes pour mille cas, soit le double par rapport au chiffre maximal donné par les spécialistes. A l’origine de l’expansion de la maladie se trouve la baisse constante du taux d’immunisation de la population durant la dernière décennie. Néanmoins, à part les réticences des parents n’ayant pas emmené leurs enfants chez le médecin, la Roumanie se confronte aussi à une pénurie de vaccins. Or, les stocks de substances – contre la rougeole mais aussi d’autres maladies – sont aléatoires, explique Sandra Alexiu, vice-présidente de la Société nationale des médecins de famille.
Sandra Alexiu : « Certes, le vaccin contre la rougeole nous l’avons actuellement. Mais d’autres manquent, tels le vaccin tétravalent (Diphtérie Tétanos Polio), les vaccins pour les adolescents de 14 ans, pour les femmes enceintes etc. Il n’y a pas de continuité, d’anticipation. A ce jour, nous devons penser un schéma de récupération personnalisé pour chaque cas particulier, car les vaccins manquent de manière aléatoire, parfois certaines substances, parfois d’autres ».
Dans ces circonstances, une loi de la vaccination est indispensable. Le gouvernement est en train d’examiner un projet d’acte réglementaire qui sera prochainement envoyé au Parlement. Il devrait engager la responsabilité de toutes les parties impliquées – parents, médecins et autorités. (Trad. Andrei Popov)