Le nouveau gouvernement avant les vacances parlementaires
Ce week-end, le gouvernement roumain a été confronté aux premières protestations. En scandant entre autres Nous ne voulons pas être une nation de voleurs et La Roumanie, zone libre de corruption, les manifestants ont collecté, dimanche, avant d’entamer la marche, des signatures pour destituer la maire générale de la capitale, Gabriela Firea.
Corina Cristea, 03.07.2017, 14:07
Ce week-end, le gouvernement roumain a été confronté aux premières protestations. En scandant entre autres Nous ne voulons pas être une nation de voleurs et La Roumanie, zone libre de corruption, les manifestants ont collecté, dimanche, avant d’entamer la marche, des signatures pour destituer la maire générale de la capitale, Gabriela Firea.
D’ici la rentrée parlementaire du 1er septembre, l’Exécutif de Bucarest pourra émettre des décrets simples, qui ne font pas l’objet de lois organiques. Ils viseront des domaines tels les finances publiques et l’économie, le développement régional, l’administration publique et les fonds européens ou la santé. Le gouvernement pourra également rendre des décrets portant sur quatre aspects de l’activité du ministère de la Défense, servant à ratifier des accords sur la coopération militaire, à amender la législation réglementant la participation des forces armées roumaines à des missions et opérations hors des frontières nationales, l’entrée, le stationnement et le déroulement d’opérations menées par des forces armées étrangères sur le territoire de la Roumanie, ainsi que la modification du décret gouvernemental d’urgence portant mesures de réduction des dépenses publiques et de renforcement de la discipline financière.
Même si l’opposition a critiqué ce document, précisant qu’à ce moment – là il n’y avait pas de programme de gouvernance ni d’Exécutif nommé, les représentants du pouvoir ont affirmé que la procédure était prévue dans la Constitution du pays et donc normale.
Entre temps, le nouveau cabinet de gauche, formé du Parti social-démocrate et de l’Alliance des libéraux et des démocrates, a pris ses fonctions et annoncé les objectifs qu’il s’était fixés, tout en étant déjà confronté aux premières contestations. Un millier de personnes, dont de nombreux jeunes, mais aussi des seniors et des enfants, la plupart d’entre eux à vélos, se sont rassemblés dimanche devant le siège du gouvernement, point de départ de la marche organisée sous le slogan « Ensemble, nous nettoyons le pays de corrompus ».
« Dans les conditions où, cinq mois après le début des plus amples manifestations de rues jamais enregistrées dans la Roumanie post-communiste, la haute corruption est loin d’être éradiquée, la société civile se mobilise, ont fait savoir les organisateurs. Et eux d’ajouter qu’ils avaient pris cette décision en réaction aux évènements de ces derniers jours, dont la dépénalisation partielle de l’abus de fonctions par le plafonnement du préjudice causé.
Rappelons-le, le 31 janvier 2017, le cabinet Grindeanu avait adopté le décret d’urgence n°13 portant modifications des Codes pénaux, dont la pénalisation de l’abus de fonctions seulement en cas de préjudice supérieur à 200 mille lei (soit environ 44 mille euros). Suite aux manifestations de rue organisées à Bucarest et dans d’autres grandes villes à travers le pays, le décret en question a été abrogé par un autre.
La Cour Constitutionnelle a récemment décidé qu’en ayant vérifié les circonstances dans lesquelles avait été adopté le décret d’urgence n. 13, le Parquet national anti-corruption s’était arrogé la compétence de mener une enquête pénale dans un domaine qui excédait le cadre légal. S’appuyant sur cette décision de la Cour Constitutionnelle, le Parquet général a décidé le classement de ce dossier.