Roumanie – Allemagne, une relation privilégiée
L’année 2017 marque le 50e anniversaire de l’établissement de relations diplomatiques au niveau d’ambassade entre le Bucarest communiste et la République fédérale d’Allemagne de l’époque, ainsi que le 25e anniversaire de la signature du Traité de coopération et de partenariat entre la Roumanie post-communiste et l’Allemagne réunifiée.
Bogdan Matei, 20.06.2017, 14:46
Ennemie pendant la première guerre mondiale et pendant les derniers mois de la deuxième, alliée et partenaire au sein de l’OTAN et respectivement de l’UE, l’Allemagne s’est toujours attiré le respect et l’admiration des Roumains. L’efficacité et le sérieux des Allemands sont proverbiaux en Roumanie et le slogan de campagne de Klaus Iohannis pour la présidentielle de 2014, celui d’un pays du travail bien fait, n’a pas été choisi par hasard. Membre de la communauté allemande de Roumanie, descendent des colons saxons établis en Transylvanie au Moyen Âge, le président Iohannis est très à l’aise à Berlin, constatent les commentateurs.
Lundi, il a abordé, avec le président fédéral, Frank-Walter Steinmeier, et avec la chancelière Angela Merkel, les relations bilatérales privilégiées, l’état de l’UE et des rapports transatlantiques. A la différence de la froideur évidente récemment installée entre Berlin et Washington, la visite du président de la Roumanie à la Maison Blanche et ses pourparlers avec Donald Trump, au début de ce mois, sont considérés comme un grand succès de politique étrangère.
A Berlin, M. Iohannis a rappelé que : «La relation transatlantique n’est pas une simple option politique ou diplomatique. Elle est le fondement de notre civilisation de type démocratique et doit être préservée très très bien en tant que telle. Moi, j’ai l’impression que nombreux sont ceux qui comprennent, peu à peu, qu’affaiblir cette relation serait une grande erreur; presque tout le monde a adopté un discours politique menant indiscutablement à une nouvelle amélioration de cette relation, car l’Europe a besoin de l’Amérique et inversement et la collaboration entre l’OTAN et l’UE doit produire rien d’autre qu’un effet de synergie. »
A son tour, Angela Merkel a affirmé que la relation entre l’Europe et l’Amérique devait rester très bonne et que l’UE et l’OTAN ne devaient pas être perçues comme étant en concurrence. La chancelière n’a pas caché sa satisfaction de constater que Bucarest et Berlin partageaient les mêmes points de vue sur des dossiers sensibles, tels le Brexit la protection des frontières communautaires, la migration et le terrorisme.
Mme Merkel considère que la Roumanie a enregistré des progrès importants en matière de fonctionnement de l’Etat de droit, tout en attirant l’attention qu’un ralentissement de la lutte anticorruption ne serait pas une bonne idée – allusion transparente aux convulsions politico-judiciaires actuelles de Bucarest. Le président Iohannis a assuré Berlin que la nouvelle crise politique de Roumanie n’aurait pas d’impact négatif sur la politique étrangère du pays, ni sur les engagements pris envers l’OTAN et l’UE.