Tensions politiques à Bucarest
Situation aussi embarrassante qu’insolite aussi sur la scène politique post-communiste de Roumanie, car la coalition au pouvoir, constituée par le Parti Social Démocrate (PSD) et l’Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l’Europe (ALDE), va déposer lundi au Parlement une motion de censure contre son propre gouvernement. Le vote est prévu mercredi. Cette décision extrême a été prise ce jeudi après le refus obstiné du premier ministre Sorin Grindeanu de présenter sa démission, ce qui lui a valu l’exclusion des rangs sociaux-démocrates. Installé au pouvoir il y a 6 mois, après la victoire écrasante obtenue par le PSD aux élections législatives de décembre dernier, le cabinet Grindeanu s’est vu retirer, dès mercredi, le soutien politique de la coalition. Les démissions en masse des membres de son équipe n’ont pas déstabilisé, elles non plus, le premier ministre, à présent en conflit ouvert avec le président du PSD, Liviu Dragnea.
Florentin Căpitănescu, 16.06.2017, 13:34
Situation aussi embarrassante qu’insolite aussi sur la scène politique post-communiste de Roumanie, car la coalition au pouvoir, constituée par le Parti Social Démocrate (PSD) et l’Alliance des Libéraux et des Démocrates pour l’Europe (ALDE), va déposer lundi au Parlement une motion de censure contre son propre gouvernement. Le vote est prévu mercredi. Cette décision extrême a été prise ce jeudi après le refus obstiné du premier ministre Sorin Grindeanu de présenter sa démission, ce qui lui a valu l’exclusion des rangs sociaux-démocrates. Installé au pouvoir il y a 6 mois, après la victoire écrasante obtenue par le PSD aux élections législatives de décembre dernier, le cabinet Grindeanu s’est vu retirer, dès mercredi, le soutien politique de la coalition. Les démissions en masse des membres de son équipe n’ont pas déstabilisé, elles non plus, le premier ministre, à présent en conflit ouvert avec le président du PSD, Liviu Dragnea.
Le chef des sociaux-démocrates déclarait: « C’est une situation que nous n’avons pas souhaitée et que je regrette, mais nous en sommes là. Malheureusement, depuis plusieurs mois, la plupart des ministres s’adressaient à moi et au parti, se plaignant du fait qu’ils ne réussissaient pas à communiquer normalement avec le premier ministre, accusant aussi des blocages administratifs que celui-ci devait résoudre. Il paraît qu’il ne l’a pas fait. »
Le président de l’Alliance des libéraux et des démocrates, Călin Popescu-Tăriceanu, a critiqué l’attitude du premier ministre Sorin Grindeanu: « Nous assistons à une sorte de cirque répréhensible de la part d’une personne qui n’est pas parvenue à occuper le poste de premier-ministre grâce à ses mérites, mais pour avoir été désignée par la coalition majoritaire au Parlement ; en ce moment, bien sûr, il aurait été normal qu’il comprenne qu’il n’y a qu’une seule solution politique – sauf celle constitutionnelle – à savoir le dépôt de son mandat. »
Les leaders de la coalition au pouvoir ont affirmé que les retards enregistrés dans la mise en œuvre du programme de gouvernement avaient rendu impératif le remplacement de l’Exécutif. Le manque d’efficacité a été réfuté par le premier ministre, qui considère que les six mois écoulés depuis l’installation de son Cabinet étaient insuffisants pour appliquer des réformes d’ampleur. De plus, Sorin Grindeanu, que Liviu Dragnea lui-même avait imposé au poste de premier ministre, dénonce le manque d’objectivité du rapport d’évaluation de son activité.
Le Parti National Libéral (PNL), d’opposition, souhaite la solution constitutionnelle de la crise – déclare la présidente par intérim de cette formation politique, Raluca Turcan: « Nous demandons fermement à l’alliance PSD-ALDE au pouvoir de mettre un terme à cette guerre, qui met en danger la stabilité économique et la prédictibilité internationale du pays et qui touche le citoyen ordinaire, préoccupé, lui, par des mesures d’intérêt public. »
Toujours dans l’opposition, l’Union Sauvez la Roumanie (USR) affirme que les élections anticipées représentent la seule solution décente. De son côté, le Parti du Mouvement Populaire (PMP) estime que le PSD devrait reconnaître son incapacité à honorer les promesses électorales. Le président de la République, Klaus Iohannis, a demandé, lui, aux deux partis de la coalition au pouvoir, de résoudre la crise éclatée au sein de l’Alliance. (Trad. Dominique)