La vaccination, en débat
Une épidémie de rougeole sévit en Roumanie. Le nombre des cas confirmés se multiplie à une vitesse alarmante: 6400 malades, dont la plupart au département de Timis (ouest). Le nombre de décès augmente lui aussi: 26 victimes confirmées jusqu’ici, la plupart des enfants non vaccinés.
Leyla Cheamil, 29.05.2017, 12:59
Une épidémie de rougeole sévit en Roumanie. Le nombre des cas confirmés se multiplie à une vitesse alarmante: 6400 malades, dont la plupart au département de Timis (ouest). Le nombre de décès augmente lui aussi: 26 victimes confirmées jusqu’ici, la plupart des enfants non vaccinés.
Il faut atteindre et maintenir un taux de vaccination de 95% pour arrêter le virus, affirment les médecins. Pour ce faire, deux doses de vaccins anti-rougeole sont nécessaires. A son tour, le ministre de la Santé, Florian Bodog, a réaffirmé que la vaccination était le seul moyen de prévenir la contamination. La crise des vaccins contre la rougeole est en train d’être résolue, affirme encore le ministre, 110.000 doses ayant déjà été distribuées aux directions départementales en charge de la santé publique. 300.000 autres ont été achetées.
Pour sa part, le président de la Société roumaine de microbiologie, Alexadru Rafila, attire l’attention sur le fait qu’entre 5 et 7% des parents refusent de faire vacciner leurs enfants, alors qu’un tiers ne se présentent pas chez leur médecin de famille pour l’immunisation de leurs petits. Dans ce contexte, afin de limiter la propagation de l’épidémie de rougeole, les autorités roumaines ont initié en décembre dernier une campagne supplémentaire de vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole chez les enfants âgés de 9 mois à 9 ans. De même, un projet de la loi de la vaccination sera bientôt débattu au Parlement de Bucarest. Entre temps, un débat public au sujet de cet acte normatif a eu lieu en présence des médecins, des parents et des représentants de l’industrie pharmaceutique. Dans les rangs des parents, nombre de voix ont demandé que l’immunisation soit considérée comme un droit de l’enfant et non pas une obligation et que le projet de loi soit donc retiré. Ils demandent aussi aux autorités d’assumer la responsabilité pour les réactions adverses des vaccins, ce qui, à leur avis, obligera le ministère de la Santé à acheter des produits de bonne qualité.
Voici par exemple, la position de la Fédération des Organisations Orthodoxes Pro-Vita, exprimée par sa représentante, Irina Anastasiu: « Nous ne conseillons pas aux parents de faire ou de ne pas faire vacciner leurs enfants. Nous leur recommandons de s’informer au sujet des effets secondaires des vaccins et nous appelons le ministère de la Santé à en faire de même, c’est-à-dire informer correctement les parents. Cela, compte tenu du fait qu’il y a eu dans le monde des milliers de cas où des enfants ont souffert à cause des vaccins. En connaissance de cause, les parents pourront décider si oui ou non ils font vacciner leurs enfants ».
A l’issue du débat, Amalia Şerban, directrice au sein du ministère de la Santé a déclaré que : « Nous allons élaborer et finaliser un projet de loi visiblement meilleur, de sorte que tous les enfants puissent bénéficier du droit à la vaccination. »
Reste à voir quand cette loi entrera en vigueur, vu que l’immunisation est la seule manière de prévenir la maladie. (Trad. Valentina Beleavski)