Vers une autonomie énergétique de la Roumanie?
La Roumanie souhaite devenir autonome d’un point de vue énergétique, affirme le premier ministre Sorin Grindeanu. Et ce processus passe surtout par le nucléaire. C’est pourquoi, le gouvernement de Bucarest entend démarrer prochainement les travaux pour les troisième et quatrième tranches de la centrale nucléaire de Cernavoda, dans le sud-est de la Roumanie. Le chef de l’exécutif bucarestois s’exprimait lors d’une conférence internationale sur le développement durable par la recherche et l’éducation, qui se tenait à Pitesti (sud-est).
Mihai Pelin, 25.05.2017, 12:53
La Roumanie souhaite devenir autonome d’un point de vue énergétique, affirme le premier ministre Sorin Grindeanu. Et ce processus passe surtout par le nucléaire. C’est pourquoi, le gouvernement de Bucarest entend démarrer prochainement les travaux pour les troisième et quatrième tranches de la centrale nucléaire de Cernavoda, dans le sud-est de la Roumanie. Le chef de l’exécutif bucarestois s’exprimait lors d’une conférence internationale sur le développement durable par la recherche et l’éducation, qui se tenait à Pitesti (sud-est).
Il s’est également félicité, à l’occasion, de la contribution des scientifiques roumains de l’Institut nucléaire de Mioveni au projet international de gestion et entreposage des déchets radioactifs qui montre, selon lui, le potentiel concret du pays à rejoindre le groupe d’Etats avec beaucoup d’expérience dans ce secteur, tels la France, la Belgique, les Etats-Unis, le Canada ou encore l’Italie. Bucarest a d’ailleurs été invité par l’Organisation pour la Coopération et le Développement économique à intégrer son Agence pour l’énergie nucléaire, geste qui prouve que la Roumanie observe les exigences auxquelles se soumettent les pays avec des programmes nucléaires avancés.
Alors qu’un vif débat se porte au sein de la société roumaine au sujet des subventions publiques à la recherche, le premier ministre Grindeanu a également rassuré les spécialistes de l’Institut nucléaire de Mioveni quant à l’appui de son cabinet au développement des technologies nucléaires civiles, celles-ci pouvant être utilisées dans des secteurs stratégiques tels la médecine, l’agriculture ou l’énergie.
Le ministre de la Recherche, Serban Valeca, a d’ailleurs annoncé la création d’un consortium scientifique national qui travaillera au développement d’un réacteur rapide refroidi au plomb, qui portera le nom d’ALFRED : « Les représentants du consortium ont déjà signé un deuxième accord avec la Romatom, l’association de l’industrie nucléaire locale qui a contribué à la mise en place des deux premières tranches de la centrale de Cernavoda. Les industriels roumains veulent s’impliquer activement dans ce partenariat et produire des équipements de haute qualité pour ce réacteur de quatrième génération ».
La Roumanie tente ainsi de s’affranchir de sa dépendance du seul fournisseur extérieur d’énergie, plus précisément de gaz, à savoir le géant russe Gazprom. Bucarest souhaite mettre l’accent sur les ressources locales, alors que le pays est un des mieux placés en Europe de ce point de vue. Après l’Estonie et le Danemark, la Roumanie est le 3e Etat de l’UE qui peut assurer son nécessaire énergétique de ses propres forces, les importations se chiffrant à 17,1%. A titre de comparaison, Malte et Chypre couvrent leurs besoins presque exclusivement à partir des importations, tandis que la moyenne européenne est de 54%.
Récemment, des travaux de prospection ont révélé l’existence d’un grand gisement de gaz naturels, dans le sud-est du pays, dont la valeur est estimée à environ 4 milliards d’euros. L’indépendance énergétique roumaine semble ainsi être confortée au moins pour quelques années. (trad. : Andrei Popov)