Gymnastique européenne en Roumanie
60 ans après avoir accueilli, à Bucarest, les Championnats européens de gymnastique artistique, la Roumanie reçoit à nouveau, cette fois-ci à Cluj (ouest), les meilleurs gymnastes du continent. Beaucoup de choses ont changé depuis, mais cette discipline sportive reste « un symbole » dans le pays, vu la récolte de médailles qu’il a amassée au fil du temps, dans les compétitions internationales, affirmait le ministre de la Jeunesse et du Sport, Marius Dunca, en ouverture de l’événement. Des médailles et des performances qui se sont raréfiées ces dernières années, la discipline pâtissant des mêmes difficultés que toutes les autres branches sportives — sous-financement, manque d’intérêt des autorités, controverses au sujet des méthodes d’entraînement.
Mihai Pelin, 20.04.2017, 15:40
60 ans après avoir accueilli, à Bucarest, les Championnats européens de gymnastique artistique, la Roumanie reçoit à nouveau, cette fois-ci à Cluj (ouest), les meilleurs gymnastes du continent. Beaucoup de choses ont changé depuis, mais cette discipline sportive reste « un symbole » dans le pays, vu la récolte de médailles qu’il a amassée au fil du temps, dans les compétitions internationales, affirmait le ministre de la Jeunesse et du Sport, Marius Dunca, en ouverture de l’événement. Des médailles et des performances qui se sont raréfiées ces dernières années, la discipline pâtissant des mêmes difficultés que toutes les autres branches sportives — sous-financement, manque d’intérêt des autorités, controverses au sujet des méthodes d’entraînement.
C’est sur cette toile de fond que 274 gymnastes — 106 femmes et 168 hommes — de 37 pays d’Europe tentent de décrocher à Cluj les titres européens mis en jeu. Parmi eux, une dizaine de Roumains, dont trois vétérans, déjà très primés — Larisa Iordache, Catalina Ponor et Marian Dragulescu. Médaillé à de nombreuses reprises d’or et d’argent, Marian Dragulescu, 36 ans, a déjà confirmé les attentes des fans, se qualifiant dans les finales au sol et au saut. Il est d’ailleurs le seul représentant de l’équipe masculine roumaine à évoluer dans les finales aux agrès. Pourquoi cette déconfiture ? C’est le trac qui a coupé court à l’élan et aux espoirs de qualification des autres jeunes hommes — a expliqué leur entraîneur, Ioan Suciu.
Présente dans les tribunes, l’ex-championne roumaine mythique, Nadia Comaneci, s’est dit persuadée que la Roumanie remportera plusieurs médailles à ce concours, envisageant même deux titres continentaux pour Marian Dragulescu aux agrès. La Comaneci est ambassadrice des Championnats européens de Cluj et devrait remplir la même mission pour les Championnats du monde, qui se tiendront cet automne à Montréal. C’est-à-dire la ville où, en 1976, elle se voyait attribuer le premier 10 de l’histoire de la gymnastique mondiale après une évolution sans égal aux parallèles inégales. Depuis et durant plusieurs décennies, la sélection féminine roumaine de gymnastique avait dominé les classements spécialisés, aux côtés de ses consœurs étasunienne, russe ou chinoise.
Un déclin abrupt est intervenu ces dernières années, faute d’investissements adéquats et d’entraîneurs visionnaires ainsi qu’en l’absence d’un système efficace de recrutement des talents. Après un parcours semé d’embuches, les équipes roumaines de gymnastique ont raté la présence aux JO de Rio, à l’été 2016, pour la première fois depuis les Jeux du Mexique, en 1968. Les locomotives de ces sélections restent les anciens champions, tels Marian Dragulescu ou Catalina Ponor, médaillés d’argent et respectivement de bronze aux Championnats européens de gymnastique de 2016, à Berne. Preuve du désenchantement des Roumains pour cette branche sportive — la compétition passe presque inaperçue dans les médias locaux. (trad. : Andrei Popov)