Le déficit budgétaire roumain – mises en garde et assurances
Ce serait une première européenne – la Roumanie pourrait enregistrer en 2017 la hausse la plus importante du déficit budgétaire sur l’ensemble de l’UE, malgré sa croissance économique record, la meilleure également parmi les 28. C’est la cheffe de la mission de la Commission européenne à Bucarest, Angela Cristea, qui tire le signal d’alarme.
Daniela Budu, 16.03.2017, 14:17
Ce serait une première européenne – la Roumanie pourrait enregistrer en 2017 la hausse la plus importante du déficit budgétaire sur l’ensemble de l’UE, malgré sa croissance économique record, la meilleure également parmi les 28. C’est la cheffe de la mission de la Commission européenne à Bucarest, Angela Cristea, qui tire le signal d’alarme.
Elle a insisté sur plusieurs paradoxes de l’économie roumaine, reflétés aussi par le Rapport économique européen 2017 pour la Roumanie, document rendu public ce mercredi. Angela Cristea : « Nous avons constaté que le taux de pauvreté a diminué en Roumanie, mais aussi que les inégalités sociales se sont accentuées. C’est le cas des inégalités des revenus, qui enregistrent la hausse la plus importante sur l’ensemble de l’UE. Et il ne s’agit pas d’un phénomène ponctuel, mais d’une tendance qui est allée en s’accentuant depuis 2012. Certes, elle n’est pas spécifique à la Roumanie — nous l’avons observée aussi dans d’autres Etats membres et elle reflète une combinaison de facteurs, mettant ensemble conséquences de la crise économique et celles de la mondialisation ».
L’exécutif communautaire estime que la Roumanie bouclera 2017 avec un déficit budgétaire de 3,6% du PIB, le plus important sur l’ensemble du bloc des 28. En réaction, le ministre des Finances, Viorel Stefan, a affirmé que le pays avait de bons résultats économiques et il a tenu à rassurer la Commission quant à la vigilance du gouvernement de Bucarest. « La Roumanie a fait des progrès en matière de réformes structurelles, notamment visant la bonne gouvernance, l’emploi, la diminution de la pauvreté, la santé et l’administration publique. Je tiens à rappeler que, depuis 2016, la Roumanie a rejoint le groupe des pays sans déséquilibres macroéconomiques, tels l’Autriche, la Belgique, l’Estonie, la Hongrie ou le Royaume-Uni. Le gouvernement roumain a maintes fois affirmé son engagement de garder le déficit budgétaire dans les limites arrêtées par le Pacte de stabilité et de croissance et il proposera des mesures supplémentaires de réduction des dépenses, si l’on constate des écarts par rapports aux objectifs fixés pour le premier semestre ». Selon Viorel Stefan, on envisage ainsi une hausse des recettes budgétaires par une amélioration des activités de suivi financier.
Pour sa part, l’économiste en chef de la Banque centrale roumaine, Valentin Lazea, a expliqué que son institution table sur une croissance annuelle du PIB approchant les 5%, ce qui permettrait de récupérer les décalages par rapport aux pays développés de l’Union. Toutefois, dit-il, les réformes structurelles dans les secteurs de l’éduction et de la santé doivent être prioritaires, de même que l’amélioration des conditions démographiques du pays. Il est également impératif de rendre efficaces les investissements publics et d’accroître le taux d’absorption des fonds européens, a conclu l’économiste en chef de la Banque nationale de Roumanie, Valentin Lazea. (trad. : Andrei Popov)