Le gouvernement Grindeanu survit à une première motion de censure
La tentative de l’opposition parlementaire de droite de faire tomber le gouvernement de la coalition de gauche Parti social-démocrate (PSD) – Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE) s’est soldée par un échec. Déposée par le Parti national libéral (PNL) et par l’Union Sauvez la Roumanie (USR), et soutenue par le Parti du Mouvement populaire (PMP), cette motion n’a pas recueilli le nombre de voix nécessaire pour être adoptée, ce qui n’a pas été une surprise.
Leyla Cheamil, 09.02.2017, 14:07
La tentative de l’opposition parlementaire de droite de faire tomber le gouvernement de la coalition de gauche Parti social-démocrate (PSD) – Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE) s’est soldée par un échec. Déposée par le Parti national libéral (PNL) et par l’Union Sauvez la Roumanie (USR), et soutenue par le Parti du Mouvement populaire (PMP), cette motion n’a pas recueilli le nombre de voix nécessaire pour être adoptée, ce qui n’a pas été une surprise.
L’Exécutif, dont l’investiture remonte à un peu plus d’un mois, n’a pas été mis en difficulté par les critiques contenues par ce texte à l’adresse de la coalition au pouvoir, accusée principalement d’avoir adopté en catimini un décret d’urgence révisant les lois pénales, afin d’exonérer de sanctions des politiciens aux prises avec la justice. « Les Roumains refusent la grâce et le sauvetage des politiciens corrompus. Légiférer pour servir son propre intérêt n’a d’autre résultat que l’affaiblissement de l’Etat de droit et de notre nation », est-il affirmé dans le texte de la motion de censure. D’ailleurs, ledit décret d’urgence a provoqué une immense vague de protestations dans tout le pays, mais aussi dans la diaspora, les gens descendant dans la rue par dizaines de milliers pour demander l’abrogation du document et la démission du gouvernement. Sous la pression de la rue, le Cabinet a renoncé, pour le moment affirme-t-il, à la révision des Codes pénal et de procédure pénale.
La motion de censure introduite par l’opposition de droite a été une sanction politique à l’encontre du gouvernement, a précisé, après le vote du Législatif, la présidente par intérim du PNL, Raluca Turcan: Le Parlement peut récupérer sa crédibilité. Moi, je crois que nous devons retenir une leçon contenue dans le message de la rue. Je trouve qu’il existe une responsabilité politique à assumer pour l’énorme fraude de confiance et ce décret honteux. Son abrogation prouve la faute et quelqu’un doit en assumer les conséquences.
Nicuşor Dan, le président de l’USR, également d’opposition, a affirmé, à la tribune du Parlement, que le gouvernement était en perte de confiance pour avoir mis les intérêts du chef du parti au-dessus des intérêts du pays. Nicuşor Dan a ajouté que l’initiateur du décret d’urgence d’allègement des lois pénales était, en réalité, le président du PSD, Liviu Dragnea, qui a des déboires judiciaires. A son tour, le premier ministre Sorin Grindeanu a déclaré avoir compris l’émotion et la colère provoquées par le décret en question ; il a aussi assuré que les futures décisions concernant des domaines sensibles, tels la fiscalité ou la justice, feraient l’objet d’un dialogue transparent. Sorin Grindeanu: Je n’accepterai aucune initiative de ce genre au sein du gouvernement. Il faut plus de débats, davantage de dialogue et d’opinions compétentes sur les sujets susceptibles de produire de fortes émotions dans la société. Je vous promets qu’à partir d’aujourd’hui, ce gouvernement travaillera exclusivement à travers le dialogue et la consultation publique sur les grands sujets qui concernent la société entière.
Le chef de file des sociaux-démocrates, Liviu Dragnea, quant à lui, a affirmé que la motion de censure de la droite s’attaquait à un problème au sujet duquel le gouvernement Grindeanu avait compris le message de la rue, annulant sa décision initiale.