La Commission Européenne offre son soutien à la Roumanie
La participation, lundi, à Bruxelles, du ministre roumain des AE, Teodor Melescanu, au Conseil Affaires Etrangères de l’UE, a été entièrement éclipsée par les rendez-vous qu’il a eus en marge de la réunion, où il a tenté d’expliquer les récentes évolutions de Roumanie. De leur côté, les responsables européens ont été formels. La Commission Européenne estime que la Roumanie ne doit pas annuler les progrès déjà enregistrés dans la lutte contre la corruption, au contraire, elle doit faire davantage de progrès, a dit le premier vice-président de la Commission, Frans Timmermans, au ministre roumain.
Bogdan Matei, 07.02.2017, 14:02
Des propos qui arrivent sur la toile de fond des tensions profondes engendrées par la tentative du gouvernement de Bucarest (formé par la coalition Parti Social-Démocrate (PSD) et l’Alliance des Libéraux et des Démocrates (ALDE)) de modifier par décret d’urgence les Codes pénal et de procédure pénale. Le décret en question avait été initié sous le prétexte de la nécessité d’harmoniser les codes avec plusieurs décisions de la Cour constitutionnelle, mais il a tout de suite été perçu comme une opportunité d’exonérer de sanctions plusieurs personnages politiques de premier plan et des responsables de l’administration centrale et locale. Le gouvernement a fini par abroger le décret, sous la pression des centaines de milliers de Roumains descendus dans la rue pour protester partout dans le pays. Leur révolte a suscité de la consternation à Bruxelles.
Dans une interview à Radio Roumanie, le ministre roumain des AE, Teodor Melescanu, résume ses pourparlers avec le premier vice-président de la Commission, Frans Timmermans, et avec la chef de la diplomatie européenne, Frederica Mogherini.
Teodor Melescanu: « Deux conclusions sont à tirer de ces discussions. La première : l’appréciation pour la décision du gouvernement d’abroger le décret d’urgence à l’origine des protestations. Les deux responsables communautaires ont estimé que c’était geste sage et qu’il était normal que ces aspects soient soumis à un débat transparent et aussi large que possible, pour s’en remettre au Parlement, si des solutions législatives s’avéraient nécessaires. La seconde conclusion : la disponibilité de la Commission Européenne de nous soutenir dans la recherche des meilleures solutions pour que la Roumanie continue son parcours démocratique. »
L’Exécutif européen a également exprimé sa disponibilité à aider la Roumanie pour faire construire de nouvelles prisons, a encore ajouté le chef de la diplomatie roumaine.
A la question si ses interlocuteurs se déclarent inquiets du fait que la Roumanie soit devenue vulnérable suite à cette crise politique, le ministre Teodor Melescanu a répondu que: « Bien au contraire, l’approche a été très positive. Ils ont l’intention d’offrir toute leur coopération pour que la Roumanie reste et renforce sa position qui est très importante non seulement pour notre région, mais aussi pour l’UE dans son ensemble. »
Pour sa part, le porte – parole de la Commission Européenne, Margaritis Schinas, a précisé que Bruxelles était prêt à offrir de l’expertise à la Roumanie pour qu’elle finalise les objectifs du Mécanisme de Coopération et de Vérification dans le domaine de la justice. Mis en place il y a 10 ans, lors de l’entrée de la Roumanie dans l’UE, le MCV a été maintenu justement parce que Bucarest n’a pas encore réussi à convaincre ses partenaires européens de son engagement ferme de lutter contre la corruption. (Trad. Valentina Beleavski)