Suspension au sommet du SRI
Le premier adjoint au directeur du Service roumain de renseignement, SRI, le général Florian Coldea, a été, pratiquement, suspendu de ses fonctions et fait l’objet d’une enquête interne. Repris par toute la presse, le communiqué du Service précise que, « suite aux informations parues dans l’espace public concernant le général Florian Coldea et qui ont été soumises à des vérifications préliminaires, le directeur du SRI, Eduard Hellvig, a ordonné, conformément aux procédures, qu’une commission spéciale de vérification des éventuelles violations de la loi ou de la déontologie professionnelle soit constituée.
Bogdan Matei, 13.01.2017, 14:04
Le premier adjoint au directeur du Service roumain de renseignement, SRI, le général Florian Coldea, a été, pratiquement, suspendu de ses fonctions et fait l’objet d’une enquête interne. Repris par toute la presse, le communiqué du Service précise que, « suite aux informations parues dans l’espace public concernant le général Florian Coldea et qui ont été soumises à des vérifications préliminaires, le directeur du SRI, Eduard Hellvig, a ordonné, conformément aux procédures, qu’une commission spéciale de vérification des éventuelles violations de la loi ou de la déontologie professionnelle soit constituée.
A cet effet, jusqu’à la finalisation des vérifications, le général Florian Coldea est à sa disposition, selon la loi, et les attributions afférentes à ses fonctions de premier adjoint du SRI seront reprises par le directeur, Eduard Hellvig. » Les commentateurs affirment que « les informations parues dans l’espace public » portent notamment sur la canonnade d’accusations lancées à l’adresse de Coldea par l’ancien député Sebastian Ghiţă. Dans un enregistrement vidéo, diffusé par la chaîne de télévision qu’il contrôle, Ghiţă allègue qu’il a été en vacances aux Seychelles, avec l’adjoint au directeur du SRI et son épouse.
Personnage sulfureux, ancien député social-démocrate, qui s’est ultérieurement replié dans un parti marginal, eurosceptique, qui n’a plus réussi à accéder au Parlement, Ghiţă a disparu sans laisser de trace à la fin de l’année dernière, et un mandat d’arrêt pour corruption a été décerné contre lui par contumace. Avec une crédibilité précaire, Ghiţă pose pourtant en justicier. Il affirme faire ces révélations sur les personnes à la tête du SRI et du Parquet national anticorruption (la DNA) parce qu’à son avis, en Roumanie, les choses avancent de manière galopante vers un type de terreur à qui plus personne ne pourra résister.
Terreur, dictature, Etat policier, république des procureurs sont d’ailleurs les termes préférés des politiciens visés par des dossiers de corruption, pour lesquels Coldea et la chef de la DNA, Laura Codruţa Kövesi, sont les personnages publics les plus détestés et les plus détestables.
Apparemment intangible pendant longtemps, Coldea semble, maintenant, extrêmement vulnérable et il y a des voix qui affirment qu’il risque d’achever, à seulement 45 ans, sa brillante carrière d’officier du renseignement. Il est devenu célèbre en 2005, lorsqu’il a coordonné la libération de trois journalistes roumains enlevés en Irak, et le président de l’époque, Traian Băsescu, l’a nommé premier adjoint du directeur. Ce qui est en fait le n° 1 au plan opérationnel. En cette qualité, Coldea a résisté, plus d’une décennie, alors que trois directeurs civils ont changé à la tête du SRI – Radu Timofte, George Maior et Eduard Hellvig – et il est resté l’homme fort du Service aussi après que Klaus Iohannis est devenu président de la Roumanie.
Maintenant, disent les commentateurs, Coldea est tombé victime de sa propre création. Parce que ce serait lui qui aurait inventé Ghiţă, lequel, avec le soutien du SRI, serait devenu, d’une sorte d’informaticien assez quelconque, millionnaire en euros, abonné aux marchés publics, politicien influent et, en tant que député, membre de la Commission parlementaire de contrôle de l’activité du SRI. (Trad. Ligia Mihaiescu)