Qui formera le nouveau gouvernement de Bucarest?
« Nous sommes un gouvernement politique, mais la politique se fait ailleurs » a déclaré avant son investissement le premier ministre désigné Sorin Grindeanu. Il a insisté sur le fait que son équipe, formée des membres du Parti Social Démocrate (PSD) et de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates (ALDE), se concentrerait sur la gestion du pays, par la «responsabilité, la modestie et le respect envers les Roumains. » « Je comprends très bien ma position » a encore déclaré le premier ministre, admettant que les décisions de nature politique appartiendront au leader des sociaux-démocrates, Liviu Dragnea, et à Călin Popescu-Tăriceanu, leader des libéraux et démocrates. Ceux-ci seront également les chefs des deux chambres du Parlement.
Bogdan Matei, 04.01.2017, 13:26
« Nous sommes un gouvernement politique, mais la politique se fait ailleurs » a déclaré avant son investissement le premier ministre désigné Sorin Grindeanu. Il a insisté sur le fait que son équipe, formée des membres du Parti Social Démocrate (PSD) et de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates (ALDE), se concentrerait sur la gestion du pays, par la «responsabilité, la modestie et le respect envers les Roumains. » « Je comprends très bien ma position » a encore déclaré le premier ministre, admettant que les décisions de nature politique appartiendront au leader des sociaux-démocrates, Liviu Dragnea, et à Călin Popescu-Tăriceanu, leader des libéraux et démocrates. Ceux-ci seront également les chefs des deux chambres du Parlement.
Chef du Conseil départemental de Timis (ouest) et ancien député social-démocrate, Sorin Grindeanu (43 ans) a été proposé par Liviu Dragnea pour mettre en œuvre à la tête de l’Exécutif le programme très ambitieux grâce auquel le PSD a remporté les élections parlementaires du 11 décembre dernier. Ce fut d’ailleurs, la 2e option pour le fauteuil de premier ministre, le président Klaus Iohannis ayant rejeté, sans en préciser les raisons, la première proposition des sociaux-démocrates, celle de Mme Sevil Shhaideh, ancienne ministre du Développement et une présence très discrète sur la scène politique roumaine. Si elle avait été acceptée, elle serait devenue la première femme premier ministre de l’histoire de la Roumanie et en plus, de confession musulmane.
Toutefois, Mme Shhaideh sera, du moins de manière formelle, le numéro deux du futur Exécutif, en tant que vice-premier ministre et ministre du Développement régional, de l’Administration publique et des Fonds Européens. Il y aura un second vice-premier ministre, en la personne de Daniel Constantin, coprésident de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates et ancien ministre de l’Agriculture, en charge désormais du ministère de l’Environnement.
Le nouveau gouvernement de Bucarest comporte 24 ministres au total, dont deux détiennent aussi la fonction de vice-premier ministre et deux autres sont des ministres délégués. Plusieurs noms ont déjà suscité des rumeurs dans la presse. Parmi eux, la sociale-démocrate Lia Olguta Vasilescu, récemment élue maire de la ville de Craiova (sud). Malgré un procès de corruption à son encontre encore en déroulement elle sera la nouvelle ministre du Travail et de la Justice Sociale. Son départ pour Bucarest, entraînera l’organisation d’élections anticipées dans la ville dont elle était la maire.
Par ailleurs, à 75 ans, Teodor Melescanu revient à la tête du ministère des AE. Le même Teodor Melescanu, qui, en 2014, avait démissionné et présenté ses excuses à la diaspora pour la mauvaise organisation des élections présidentielles de l’époque, lorsque des milliers de Roumains de l’étranger n’ont pas pu exercer leur droit de vote. Enfin, l’ambassadrice de Roumanie en Israël, Andreea Pastârnac, sera la ministre chargée des Roumains de la diaspora.
Pour sa part, le politologue Cristian Pârvulescu estime que les nouveaux ministres « sont en général des proches du chef du PSD, des personnes très peu connues, à quelques exceptions près ». En revanche, le sociologue Marius Pieleanu affirme que les membres du nouveau cabinet forment une « équipe de professionnels » qui pourrait avoir «de bons résultats». Enfin, un autre sociologue, Alfred Bulai, met en garde que pour le nouvel Exécutif, « la vie dure ne fait que commencer ». (trad. : Valentina Beleavski)