Face au sang
La fin de cette année aussi est sanglante. L’attentat de Berlin et l’assassinat d’Ankara ont à nouveau montré la vulnérabilité des pays européens face au terrorisme. Après qu’un camion eut intentionnellement roulé sur les gens qui visitaient le marché de Noël de Berlin, le soir du 19 décembre, le conseiller du chef de l’Etat roumain, Bogdan Aurescu, a transmis les condoléances de la Présidence de la République aux familles des victimes, aux autorités et au peuple allemands, déplorant les morts et les blessés innocents de cette « tragédie difficile à imaginer ». A son tour, le premier ministre Dacian Ciolos a écrit à la chancelière allemande, Angela Merkel, à laquelle il a témoigné de la solidarité des Roumains avec les Allemands dans ces moments difficiles. « La Roumanie condamne fermement tout acte terroriste et milite pour un effort international concerté et déterminé » pour combattre ce type d’action violente, peut-on lire encore dans le message du chef du gouvernement de Bucarest.
Roxana Vasile, 21.12.2016, 13:13
La fin de cette année aussi est sanglante. L’attentat de Berlin et l’assassinat d’Ankara ont à nouveau montré la vulnérabilité des pays européens face au terrorisme. Après qu’un camion eut intentionnellement roulé sur les gens qui visitaient le marché de Noël de Berlin, le soir du 19 décembre, le conseiller du chef de l’Etat roumain, Bogdan Aurescu, a transmis les condoléances de la Présidence de la République aux familles des victimes, aux autorités et au peuple allemands, déplorant les morts et les blessés innocents de cette « tragédie difficile à imaginer ». A son tour, le premier ministre Dacian Ciolos a écrit à la chancelière allemande, Angela Merkel, à laquelle il a témoigné de la solidarité des Roumains avec les Allemands dans ces moments difficiles. « La Roumanie condamne fermement tout acte terroriste et milite pour un effort international concerté et déterminé » pour combattre ce type d’action violente, peut-on lire encore dans le message du chef du gouvernement de Bucarest.
Les terroristes peuvent frapper dans n’importe quel pays et à tout moment, y compris en Roumanie, précisent les analystes, tout en estimant que le risque d’attaque est toutefois moindre en Roumanie. Le commentateur de politique extérieure, Dan Claudiu Degeratu, expliquait pour le journal Adevarul que la Roumanie jouit de plusieurs avantages par rapport à d’autres pays du continent : elle accueille peu de réfugiés et elle profite d’une image encore positive au Moyen Orient. En plus, dit-il, la communauté musulmane du pays ne contemple pas le radicalisme.
La situation semble plutôt différente en Allemagne, qui a dernièrement accueilli plus d’un million de réfugiés, explique Stefan Popescu, professeur des universités, spécialiste de la région orientale : « La politique des portes ouvertes promue par l’Allemagne, courant 2015 et dans la première partie de 2016, n’a pas protégé ce pays. Au contraire, elle l’a exposé davantage, le transformant, pour la première fois, en une cible. Cela même si l’Allemagne ne s’est pas impliquée avec des troupes, comme l’avait fait la France, en Afrique sub-saharienne ou au Proche et au Moyen Orient », dit l’analyste Stefan Popescu.
La situation en Syrie a été aussi le prétexte du meurtre de sang-froid d’Andrei Karlov, ambassadeur de la Fédération de Russie à Ankara, en Turquie, lors d’une attaque qualifiée de « terroriste » par le ministère russe des Affaires étrangères. Le conseiller présidentiel Bogdan Aurescu a parlé, en ce sens, « d’acte ignoble », tandis que le premier ministre roumain Dacian Ciolos a souligné que « de tels actes barbares dirigés contre des diplomates n’ont aucune justification et doivent être combattus à tout prix ». Dans une lettre à son homologue russe, Sergueï Lavrov, le ministre roumain des Affaires étrangères, Lazar Comanescu, a lui aussi mis en exergue la nécessite des efforts anti-terroristes coordonnés et d’en emmener les responsables devant la justice. « Tant que nos villes et nos communes ne sont pas sûres, vous n’allez pas sentir le goût de la sécurité », affirmait d’ailleurs le policier âgé de 22 ans qui a brusquement ouvert le feu dans le dos de lambassadeur russe, à Ankara. Un avertissement qui vient conforter des courants de pensée européens pas sereins non plus. (trad. : Andrei Popov)