D’hôpitaux et de médecins
Appréciés pour leurs capacités, mais mécontents de leurs rémunérations et des conditions de travail, de plus en plus de professionnels de la santé choisissent de quitter le pays. Les données sont plus qu’inquiétantes – depuis 2007, année de l’intégration de la Roumanie à l’Union européenne, plus de 43.000 spécialistes ont demandé des documents leur permettant d’exercer à l’étranger, après que l’Etat roumain a dépensé plus de 3 milliards et demi de lei pour leur formation.
Corina Cristea, 06.12.2016, 13:22
Appréciés pour leurs capacités, mais mécontents de leurs rémunérations et des conditions de travail, de plus en plus de professionnels de la santé choisissent de quitter le pays. Les données sont plus qu’inquiétantes – depuis 2007, année de l’intégration de la Roumanie à l’Union européenne, plus de 43.000 spécialistes ont demandé des documents leur permettant d’exercer à l’étranger, après que l’Etat roumain a dépensé plus de 3 milliards et demi de lei pour leur formation.
Et l’exode ne semble pas près de s’arrêter : si en une année, 3000 nouveaux médecins entrent dans le système, 3500 déposent des documents en vue de partir à l’étranger. La conséquence de cet état de choses, c’est que la Roumanie ne dispose plus que de la moitié des médecins dont elle a besoin. Les chiffres ont été présentés par le ministre Vlad Voiculescu : « Les hôpitaux se confrontent à un déficit majeur de personnel et des localités entières n’ont pas de médecin traitant. La motivation du personnel médical d’exercer en Roumanie porte aussi sur l’application de politiques salariales qui prennent en compte les performances et les résultats, les facilités pour exercer la profession dans des régions isolées, les stimulants financiers. »
Le ministre Vlad Voiculescu a encore ajouté que des pas en avant avaient déjà été franchis pour mieux rémunérer les professionnels de la Santé ; les managers d’hôpitaux sont évalués plus correctement, et les concours sont plus transparents, par la publication de tous les postes sur la plate-forme gouvernementale en ligne. Le plan, mis au point par le ministère de la Santé à l’aide de l’Administration présidentielle et de l’Organisation mondiale de la Santé, prévoit des mesures pour une rémunération appropriée du personnel médical, de bonnes conditions de travail et des possibilités de développement professionnel.
Le projet de construire trois hôpitaux régionaux, une nouvelle loi de l’internat, plus de transparence dans l’organisation et l’accès aux concours du système sanitaire ainsi que des hausses salariales comptent parmi les points de la stratégie. Le jour même de son lancement, le gouvernement roumain a signé un accord d’un million et demi d’euros avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement.
L’argent sera utilisé pour embaucher des experts chargés d’élaborer les documents nécessaires au financement et à la construction de trois hôpitaux régionaux – à Iaşi (est), Cluj-Napoca (centre-nord) et Craiova (sud). Les trois feront partie d’un réseau de 8 établissements figurant dans Stratégie de la Roumanie pour le domaine de la Santé et dans le Programme opérationnel régional pour la période 2014-2020.