La République de Moldova, quelle direction?
Ce n’est pas au son des acclamations de ses adeptes que le pro-russe Igor Dodon annonçait dimanche soir sa victoire au scrutin présidentiel de République de Moldova, mais aux cris des protestataires de la société civile qui dénonçaient la mauvaise organisation du scrutin. Deux semaines auparavant, lors du premier tour de scrutin, il avait remporté 47% des voix, soit 10% de plus que sa rivale, la pro-européenne Maia Sandu. A ce moment-là, Iogor Dodon était déjà considéré comme le favori de la course présidentielle moldave. L’écart entre les deux candidats s’est réduit sensiblement au second tour de scrutin, Igor Dodon réunissant 52% des voix, et Maia Sandu – 47%. A la différence des déclarations plutôt belliqueuses de sa campagne électorale, le nouveau chef de l’Etat moldave a fait appel à concorde.
Bogdan Matei, 14.11.2016, 14:00
Ce n’est pas au son des acclamations de ses adeptes que le pro-russe Igor Dodon annonçait dimanche soir sa victoire au scrutin présidentiel de République de Moldova, mais aux cris des protestataires de la société civile qui dénonçaient la mauvaise organisation du scrutin. Deux semaines auparavant, lors du premier tour de scrutin, il avait remporté 47% des voix, soit 10% de plus que sa rivale, la pro-européenne Maia Sandu. A ce moment-là, Iogor Dodon était déjà considéré comme le favori de la course présidentielle moldave. L’écart entre les deux candidats s’est réduit sensiblement au second tour de scrutin, Igor Dodon réunissant 52% des voix, et Maia Sandu – 47%. A la différence des déclarations plutôt belliqueuses de sa campagne électorale, le nouveau chef de l’Etat moldave a fait appel à concorde.
Igor Dodon: «Je vous promets, chers concitoyens, que je serai le président de tous, tant de ceux qui se considèrent de droite que de la gauche, de ceux qui s’estiment européens et souhaitent intégrer l’UE, que de ceux qui se sentent plus proches de la Russie. Quant à mon adversaire politique, Mme Sandu, je tiens à vous féliciter pour un très bon résultat. Mais je vous prie, laissons les esprits se calmer. »
Cet appel de M Dodon survient dans le contexte où des dizaines de jeunes ont protesté devant le siège de la Commission Electorale Centrale de Chisinau, la capitale, révoltés par le fait que les bulletins de vote s’étaient épuisés dans de nombreux bureaux de vote, tant sur le territoire moldave qu’à l’étranger, de Bucarest, jusqu’à Dublin. Des appels à des protestations – marathon circulent toujours sur les réseaux sociaux.
Au nom du camp pro-européen, Maia Sandu a déclaré que : « Nous serons vigilants jusqu’au bout et je vous promets de clarifier toute irrégularité, chaque cas d’électeur qui n’a pas pu voter. »
La candidate vaincue a d’ailleurs demandé les démissions du ministre des Affaires Etrangères et du président de la Commission électorale centrale, jugés principaux coupables pour l’organisation désastreuse des élections. Et pourtant, ni les protestations, ni les démissions ne changeront rien, puisque les supporters de Maia Sandu n’ont pas réussi à mobiliser les citoyens de République de Moldova à voter. Or, la passivité des électeurs sanctionne sept ans de gouvernement pro-occidental, miné par l’inefficacité et par la corruption qui ont culminé par la disparition d’un milliard de dollars du système bancaire du pays et par la condamnation à prison ferme de Vlad Filat, ex premier ministre et chef du parti de Maia Sandu. Les journaux russes, cités par les agences de presse, se félicitent du fait que Moscou est en train d’attirer un nouvel allié. Les analystes signalent que le mandat présidentiel d’Igor Dodon ne sera pas du tout confortable. Selon tous les classements spécialisés, la République de Moldova est le pays le plus pauvre d’Europe. Il s’agit également d’un pays où la moitié pro-occidentale de la société est profondément hostile au nouveau président. (Trad. Valentina Beleavski, Alex Diaconescu)