Débat sur la redevance audiovisuelle
La contribution à l’audiovisuel et le statut des deux médias publics se sont retrouvés jeudi sur la table du chef de l’Etat, Klaus Iohannis, qui a examiné le sujet avec les représentants de la société civile et de la presse. L’homme fort de Cotroceni a voulu apprendre l’opinion des experts avant de décider de promulguer ou pas une loi censée supprimer une centaine de taxes non fiscales parmi lesquelles la redevance audiovisuelle. C’est d’ailleurs justement cette dernière qui pousse Klaus Iohannis à se dire réticent au sujet de ladite loi.
Mihai Pelin, 11.11.2016, 13:38
La contribution à l’audiovisuel et le statut des deux médias publics se sont retrouvés jeudi sur la table du chef de l’Etat, Klaus Iohannis, qui a examiné le sujet avec les représentants de la société civile et de la presse. L’homme fort de Cotroceni a voulu apprendre l’opinion des experts avant de décider de promulguer ou pas une loi censée supprimer une centaine de taxes non fiscales parmi lesquelles la redevance audiovisuelle. C’est d’ailleurs justement cette dernière qui pousse Klaus Iohannis à se dire réticent au sujet de ladite loi.
A son avis, la contribution à l’audiovisuel ne pourrait être éliminée en urgence en l’absence d’un débat et sans consulter la Radio et la Télévision publiques. Bien que considéré plutôt comme une question d’ordre technique, ce problème est très sérieux, affirme le chef de l’Etat. A ses dires, il faut faire un choix entre des médias d’Etat ou au service de la population : « Se demander si on est pour ou contre la redevance audiovisuelle est comme si on se demandait si on veut des médias publics ou d’Etat. C’est une différence fondamentale qui renvoie à la façon dont on souhaite construire l’avenir du pays. Est-ce que l’on souhaite avoir une Télévision et une Radio d’Etat ou une Télévision et une Radio appartenant au public ? »
De l’avis de Razvan Martin, représentant de l’organisation ActiveWatch pour la surveillance de la presse, il serait nécessaire d’organiser une consultation populaire afin de repenser les lois de fonctionnement de deux médias publics : « Selon ActiveWatch, aucun mécanisme de fonctionnement, quelque favorable qu’il soit à ces deux institutions, ne devrait être mis en place en l’absence des garanties légales portant sur la façon dont les ressources des deux médias seront administrées. Tout cela pour éviter une nouvelle crise comme celle que traverse actuellement la Télévision publique. »
Liviu Dragnea, leader social-démocrate et initiateur de cette loi si controversée, n’avait pas été invité aux débats. Mécontent, il a envoyé une lettre au chef de l’Etat pour affirmer que le financement intégral des deux médias publics à partir du budget de l’Etat n’implique pas une baisse des fonds destinés à ces institutions. Le management de la Télévision et de la Radio publiques doit être dépolitisé et professionnel afin d’assurer l’indépendance éditoriale de ces institutions, a encore lancé Liviu Dragnea.
Ce sera à Klaus Iohannis de décider d’ici le 15 novembre s’il promulgue ou non la loi censée supprimer plus de cent taxes parmi lesquelles celle portant sur la contribution à l’audiovisuel. Selon les analystes, cette loi, tout comme celle sur les majorations salariales dans la fonction publique récemment votée par le Parlement, feront partie des soi-disant cadeaux électoraux offerts avant les élections. (trad. Ioana Stancescu)